Les vieux

Le confinement c’est chiant. Y a eu de périodes où j’en avais vraiment marre. Moi qui ait l’habitude d’une vie sociale foisonnante, me voilà enfermé dans 35m² avec un chat chiant. Heureusement que j’ai mon boulot pour m’occuper. Mieux, ça m’a permis d’avoir des échanges avec des humains. Certes via un moyen de communication que je déteste : le téléphone. Mais ça surement sauvé de la folie. Naboo pour bouffer les cables d’ordi, déposer 2 365 poils par cm² et détruire le bouquet de tulipes que je m’étais offert, ça y a pas de soucis il est là. Par contre débattre du projet de super constellation de SpaceX, proposer des idées de menus, ou rire à mes blagues, y a plus personne… Il y a un truc fascinant avec les petits vieux qui demandent le retraite c’est qu’ils arrivent tous les jours à me surprendre. Quand je pense avoir tout vu, je tombe sur un dossier avec 70 lignes à créer, un dossier de réversion avec 4 bénéficiaires, un dossier à 0.54 pts… C’est un peu comme l’autre débile de Donald Trump on pense qu’il peut pas aller plus loin : il propose d’introduire de l’eau de javel dans l’organisme Lire la suite…

La belle au bois dormant

Hier soir, pour la première fois depuis le début de l’année, j’ai dormi avec la fenêtre ouverte. Et franchement c’était pas du luxe. Il fait super chaud ces derniers jours. On sait plus comment s’habiller ma bonne dame. Je ne sais pas si c’est pour cette raison que j’ai si bien dormi. Mais j’ai super bien dormi. J’ai fait un rêve merveilleux. J’habitais à nouveau l’appartement que mes parents louaient quand j’étais petit. Et depuis quelques jours il y avait des travaux chez mes voisins de pallier. J’avais croisé plusieurs fois l’artisan qui réalisait le chantier. Son charme ne m’avait pas laissé indifférent. J’avais multiplié les sourires à chacune de nos courtes rencontres. Nous avions échangé quelques banalités, et notamment il m’avait parlé de sa fille. Nous sommes donc vendredi, (ouais je vous ai planté le décors pour pas que vous soyez largués) je sors de mon appart. Le temps de donner un tour de clef, je me retourne, il est là sur le palier avec son escabeau sur l’épaule. On se salue. Il m’apprend que c’est son dernier jour ici car le chantier est terminé. Je lui souhaite bon courage pour ranger son matériel et me dirige vers l’ascenseur. Lire la suite…

C’est l’histoire d’un gâteau au chocolat

Nous sommes le dimanche 5 avril, il est 18h02. J’ai envie d’un gâteau au chocolat pour mon anniversaire. Pour mettre les bougies, tout ça, tout ça. Alors je sais que beaucoup d’entre vous vont se dire «Comment ? Un gâteau au chocolat ?!? Je croyais que t’aimais pas le chocolat. » Ouais bah en fait j’aime pas les gâteaux au chocolat en règle générale. Moi j’aime quand c’est coulant, humide pas sec. Je suis dans une conversation où l’on parle quasiment que de bouffe. Alors je demande aux participants si ils ont une bonne recette de gâteau au chocolat. Pas une réponse. Et après ça se considère comme des « amis ». Je tente donc l’internet mondial de la télécommunication. Je tape gâteau chocolat mi cuit. Je tombe sur une recette qui a l’air plutôt simple qui demande peu de farine. Ça tombe bien j’en presque plus et impossible d’en trouver. Je respecte scrupuleusement la recette, au gramme près. Une fois finie, j’enfourne pour 25 minutes. En attendant j’entame un épisode de Buffy. Si vous ne l’avez pas déjà fait, il faut voir la série. Elle est fantastique et n’a pas pris une ride. Mon minuteur sonne, je sors mon gâteau du Lire la suite…

Innovation contre immobilisation

Nous sommes mardi il est 03h04. Je suis me réveillé en catastrophe y a environ 15 minutes. Je me suis levé en courant Direction : les toilettes, de peur de me vomir dessus. Heureusement, j’ai pu contenir cette remontée acide. Mais j’ai vraiment cru que cette fois c’était le drame. Sortir d’un profond sommeil par l’un de ses réflexes primaires, je ne vous le souhaite pas. Selon Doctissimo j’ai un parasite dans l’oreille. Et je dois arrêter le café, les oranges et le gibolin, le tabac et l’obésité. Malheureusement je n’ai plus de thé et mon fournisseur officiel depuis 1953 est fermé et à du fermer sa boutique en ligne submergé par les commandes. Donc le café était mon substitut idéal. Je suis pas si con que ca pour consommer des oranges (et autres agrumes) au dîner. Le gibolin j’en ai point trouvé. Depuis que l’entre prise Saladin a fermé il est devenu difficile de s’en procurer. Le tabac, faudrait que je commence avant d’arrêter. Et l’obésité. L’obésité j’aimerais bien arrêter. Mais à part me plonger dans le coma deux ans et me nourrir avec un scoubidou qui passe dans le nez, j’ai pas de solution idéale. Non le vrai Lire la suite…

Par Michaël, il y a

La mission

C’était devenu inévitable. Il ne servait à rien de se voiler la face plus longtemps. Toute la journée je me suis conditionné. J’ai répété mentalement toutes les étapes. Imaginé tous les scénarios possibles, pour m’y préparer. J’ai étudié le terrain, cherché les embûches potentielles et les solutions de repli. J’aurais pu continuer à faire semblant, à faire comme si tout allait bien. Mais ça n’aurait fait que repousser l’inéluctable. Au contraire, je devais faire face à mon destin. Affronter la vérité : je n’avais plus d’oignons. 15h l’heure est venue. Je pointe à la badgeuse virtuelle. Je ferme mes applications et éteins l’ordinateur du boulot. Ma journée de télétravail est terminée. Je change de vêtements pour adopter une tenue plus adéquate à la mission qui m’attend. J’enfile ma paire de baskets. Je passe dans le vestibule, me munis de mon petit diable IKEA. Je tourne le verrou. Ça y est je suis le palier. Je donne un tour de clef. Je descends les bras chargés de la poubelle de recyclage et du sac de déchets ménagers. J’ouvre les containers. Tiens mon voisin du dessus à toujours pas compris que ses putain de barquettes de viennoiseries NE SE RECYCLENT PAS, CONNARD Lire la suite…