Nous sommes le samedi 25 décembre, il est 3h21. « Joyeux Noël ». Ouais c’est ça. Il pleut, y a un brouillard sinistre et il fait froid.

Je viens de consulter l’application Ilévia et comme je m’y attendais un peu, je n’ai pas d’autres solutions que de rentrer à pieds chez moi. J’arrive à Mont de Terre, y en a pour 1h30. Enfin ça c’est sans compter le chariot IKEA que je tire derrière moi. Je pense aux petites filles afghanes.

J’avais pas vraiment imaginé me retrouver dans cette situation donc j’ai oublié de prendre des écouteurs. Ça va être long. Heureusement je ne suis pas si seul que ça. Déjà y a pas mal de bagnoles, pas forcément pour me rassurer. En effet les conducteurs des dits véhicules ont l’air de penser qu’ils peuvent appliquer leurs propres codes de la route. Ça fonce, grille les feux, oublie les clignotants, du grand n’importe quoi. Et puis j’aperçois aussi pléthore (mot compte double) de rats. Et pas des baby rongeurs. Non. On parle de bestioles de la taille de petits chats.

En passant à proximité de la friche Saint So, je suis interpellé par une femme qui me demande si j’ai de la monnaie. Forcément non. Mais j’ai du pain, du fromage, je lui propose un sandwich. Elle accepte. On s’installe donc sur les rochers qui bordent le trottoir. Elle opte pour du Cantal, une valeur sure. Pendant que je découpe elle me parle d’elle. D’abord de son quotidien, puis assez rapidement de sa vie en général. Une vie riche mais sacrément merdique. Evelyne elle est pas née sous la bonne étoile. Une fois son sandwich prêt, je la regarde manger en répondant à ses questions. J’ose à peine répondre. Me plaindre de quoi que ce soit alors qu’elle est là dans le froid sous la pluie seule pour Noël. Manquerait plus qu’on l’ampute d’une main et elle est prête pour le Telethon. Au final je suis resté 3/4 d’heure avec elle.

J’ai repris mon chemin, trainant mon petit diable bleu. Mais il est lourd et j’ai l’impression de pas avancer. En arrivant sur la place devant l’église St Michel ( au bout de la rue Nicolas Leblanc) j’avise la station VLille. La fatigue, l’agacement sont bientôt remplacés par une audace démesurée. Et si je fixais le chariot au cul d’un vélo. Je m’approche et tente d’atteler le diable à la bicyclette. Et contre toute attente, j’obtiens un résultat pas degueulasse. J’enfourche ma monture et fais quelques mètres. Ça tiens, ça tourne. En avant Poupou. Me voilà en train de pédaler dans les rues pleines de brouillard. J’avance beaucoup plus vite. Problème, ça fait un boucan pas possible. Mais fuck je veux rentrer chez moi. Bon par contre, je peux vous dire que je me chie dessus à cause des bagnoles qui roulent n’importe comment.

Je suis finalement glissé dans mon lit vers les 5 heures du matin.

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6 commentaires

Dr Claus · décembre 27, 2021 à 22:24

Han tu as apporté un peu de magie de noël à qqn dans le besoin. C’est beau.

Marlène Schiappa · décembre 27, 2021 à 23:22

C’est beau, vous avez donné ce qu’il y a de plus précieux : dubsteps. J’en parlerai dans mon prochain livre et à Hanouna.

François · décembre 29, 2021 à 07:45

Ne serais tu pas jésus finalement ?

    Michaël · décembre 29, 2021 à 08:50

    Je ne pense pas. J’ai certes un corps profilé pour les activités aquatiques mais je ne marche pas sur l’eau.

      Criquette Rockwell · décembre 29, 2021 à 22:20

      Êtes vous un animal aquatique nocturne ?

        Michaël · décembre 29, 2021 à 23:02

        Nin

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