Nous sommes le vendredi 30 octobre, il est 20h46. Je suis tranquille sur mon lit en train de chanter avec Barbara quand je suis interrompu par une notification de ma boîte mail.

Je continue de chanter et je jette un coup d’œil distrait aux quatre nouveaux mails. L’université pour trois d’entre eux, ouais j’arrive pas à me désabonner. Mais c’est le quatrième qui attire mon regard. Celui ci provient d’un expéditeur inattendu et l’objet du courriel m’intrigue.

Quand j’ai commencé à écrire mes aventures du quotidien j’ai été très soutenu par quelques amis qui sont de fidèles lecteurs. Aujourd’hui, je vous partage un article écrit par l’un de ses lecteurs assidus. Il a souhaité garder l’anonymat je l’appellerai donc Georges.

Le quatrième mail, vous l’aurez compris, c’est Georges qui en est l’expéditeur. Et voici son contenu :

A 40 ans si tu n’as pas fait ta première coloscopie, tu n’as pas raté ta vie mais il est temps d’y penser.

Arrivant à l’âge où l’on commence à s’essouffler dans les garçons et les escaliers, je me suis dit qu’il était temps d’y penser. Surtout que je ne suis pas vacciné contre le HPV. Eh oui, les condylomes, c’est comme le réchauffement climatique, ça concerne tout le monde.

Qui dit coloscopie, dit anesthésie générale. Ayant peu de congés, je me suis arrangé pour avoir le rdv anésthésiste en semaine à 09h00 afin d’éviter de poser ½ journée en rattrapant le temps. Le jour J, fringant comme un macroniste à un forum du MEDEF, je me suis rendu avec 30 min d’avance à la Clinique Du Bois. J’ai commencé à patienter en regardant les 3 tarifs de chambre, ça partait du forfait pauvre qui comprend un lit dans une chambre commune, jusqu’au forfait premier de cordé qui comprend, une chambre spacieuse avec salle de bain, du linge, la tv, le/la wifi, un service hôtelier à la carte, une corbeille de fruits et un filet garni. J’ai hâte que les bienfaits des privatisations touchent enfin tous les domaines. Heureusement, j’ai toujours de quoi lire sur moi. 

08h46, un boomer va à la porte et essaye bruyamment de l’ouvrir. Je me dis que mal réveillé aussi, il n’a sans doute pas vu le panneau sur la porte où il est écrit “OUVERTURE DU SECRÉTARIAT À 09H00” en caractères 250. 08h56, le bougre retourne secouer la porte jusqu’à ce qu’une personne vienne ouvrir en lui disant sur un ton ne souffrant pas la discussion que ça n’ouvrait que dans 4 min. Je me dis que s’il y a d’autres patient.e.s aussi bien élevé.e.s, ce début de matinée allait se poursuivre dans la félicité. Comme je dis souvent, un pessimiste est un optimiste bien renseigné. Ca m’évite d’être trop souvent déçu par mes contemporains, comme la suite des événements va le prouver.

Le rdv est expédié aussi vite qu’un plan social chez amazon, par un docteur qui avait l’air d’être aussi enchanté que moi de s’être levé aussi tôt.

La nouveauté du moment, c’est qu’il faut avoir un test COVID négatif pour pouvoir être hospitalisé. Après avoir rempli un questionnaire, je me rends docilement à l’emplacement du test. Ô joie, je suis seulement le deuxième à attendre, je vais pouvoir retourner rapidement participer à la hausse du PIB. La personne parachutée par le labo externe faisant les analyses me dit que les tests ne commencent pas avant 10h00 et me donne le dossier à remplir. Bon, 45 min d’attente, soit. Il faut remplir un dossier, le faire enregistrer et attendre de nouveau pour se faire tester.

Dans un soucis de clarté, je vais dorénavant numéroter les boomers. J’en ai déjà évoqué un, qui sera donc nommé B1.

B1 s’installe derrière moi, puis la file commence à s’allonger. tout d’un coup, B2 déboule, double tout le monde et demande sèchement à la personne du labo où se trouve le scanner qui lui répond qu’elle ne sait pas mais que l’acceuil est dans cette direction. Là B2 commence à faire un scandale en disant que l’on arrête pas de le promener dans tous les services et qu’il ira plus vite en allant dans un autre hôpital. Encore un vieux mec de base qui ne comprend pas que le monde entier n’est pas à son service. 

Tout d’un coup B3 se lève, double tout le monde et va voir la personne du labo qui lui remet un dossier à remplir. B3 va se rassoir.

Les technicien.ne.s arrivent avec le matériel, tout le monde commencent à s’exciter.

Hop, B4 double tout le monde, récupère aussi un dossier et s’incruste au bureau de la personne du labo pour qu’elle le saisisse tout de suite. B3 redouble et se met après B4. La personne du labo saisit le dossier de B4 et lui demande de retourner patienter après moi. Je me dis que de temps en temps, il y a une justice et je lâche un “malpolie” quand B4 passe. B3 va enfin se rassoir.

Ca y est, je peux enfin me faire tester et quitter cet endroit. J’ai souhaité beaucoup de courage à l’équipe en charge des tests. Plusieurs fois.

Mon espèce me fatigue.

Catégories : 3615mylife

1 commentaire

You are not alone · octobre 30, 2020 à 22:34

Tu vois Michael tu n’es pas seul. Nous sommes des millions et le jour où on se rencontrera……

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