Confiture bonne tata

Nous sommes le 21 février, il est 8h30. Je me réveille avec difficulté. Il fait déjà grand jour mais j’ai pas envie de bouger mon cul. J’avais prévu une journée de ouf mais j’ai fait fasse à un désistement et une absence de réponse. Mon programme a du plomb dans l’aile. Je décide de rester coucher. J’ai la flemme de sortir du lit et de me retrouver tout seul.

Finalement vers 11 heures je trouve un bout de motivation. Je m’habille, je récupère un sac et c’est parti. Je vais récupérer un VLille à côté de chez moi. Qu’est ce que c’est cool le vélo. En deux trois tours de pédalier je me retrouve sur la passerelle qui enjambe la Deule près de la citadelle. Putain c’est blindé de monde. Faut dire que c’est le premier dimanche avec du soleil. Je passe au dessus du cours d’eau non sans difficulté. Une fois de l’autre côté je dois slalomer entre les familles, les joggers, les chiens et cie.

Je raccroche mon VLille vers Marquette, et je continue à pieds. J’ai un objectif : le pont au dessus du canal de Roubaix. Lors d’une précédente ballade j’ai repéré des églantiers. Au bout de 20 minutes de marche je suis sur place. Je commence à peine ma cueillette quand un promeneur me lance « Ça se mange ? » Putain j’ai pas envie de parler.
– Oui
« C’est pas du poison ? » Euh c’est moi ou il est con ?
– Non ça se mange.
Heureusement ma bonne humeur légendaire a eu raison de lui.

Je poursuis mon labeur. Je suis en train de m’exploser les mains avec toutes les épines. Mais ça vaut le coup les fruits sont superbes. Je change de zone à chaque fois que j’ai fini un buisson. J’ai l’impression d’être un villageois dans Age of Empire. Soudain ma montre vibre, j’ai un appel. L’amie qui n’avait pas répondu vient. Ok. Du coup j’ai pas pris de pique nique pensant être tout seul. C’est pas grave. Je reprends ma cueillette.

Une bonne demi-heure plus tard, elle rappelle, elle est sur place. Il a fallut bien 20 minutes de plus pour qu’elle me rejoigne. Elle a pas le sens de l’orientation et j’avais pas une once de patience pour lui expliquer. Je suis vraiment un connard parfois. En plus elle a eu la gentillesse de préparer le pique-nique pour nous deux. On mange en profitant de ces températures quasi estivales. J’ai voulu cueillir encore quelques églantines. Deux vieilles qui passaient sont allées demander à Georgette ce que je faisais. Comme quoi ma technologie de répulsion des chiants fonctionne. Elles ont refait le coup de « vous êtes sûr que ça se mange ? ». Il était temps de partir.

Je pensais que Georgette viendrait pour faire la confiture, ce ne fut pas le cas. Je me suis débrouillé seul. J’ai commencé par peser la récolte. Un peu plus de 2kg ! J’étais assez content de moi. Puis je me suis attelé à la tâche la plus pénible. Il faut éliminer l’extrémité de chaque baie, celle qui portait la fleur. Ça en fait des coups de couteau. Bon j’étais pas si seul pendant les deux heures que ça m’a pris j’étais en compagnie de Patrick Drouelle. J’ai ensuite versé les églantines dans une grande casserole, j’ai couvert d’eau et fait cuire 20 minutes. Une fois la cuisson terminée, les fruits ont été mixés. La dernière opération pénible consiste à passer cette « purée » au tamis pour éliminer toutes les impuretés notamment les pépins. Normalement la recette prévoie d’ajouter autant de sucre que de le poids de la purée. J’avais 3,2 kg de purée j’aurais dû ajouter 3,2kg de sucre. Bon bah 1,2 kg c’est déjà pas mal. Une fois ce sucre ajouté, la préparation a cuit 20 minutes avant d’être mise en pots.