Nous sommes le samedi 9 octobre, il est 05h12. Putain ça caille, je ressers les pans de ma veste autour de moi. Je dégaine mon téléphone et ouvre l’application Ilévia pour savoir quelles sont les options pour rentrer chez moi. Je suis surpris de voir que le métro est proposé, je jette un coup d’oeil à ma montre. Ah ouais il est si tard que ça. J’opte pour le bus qui me déposera à quelques pas de chez moi. Arrivé à l’arrêt, je profite de l’attente pour faire le bilan de cette soirée un peu folle.
Tout a commencé la veille. Comme tous les vendredis, ce putain de bus de merde est en retard. Je ne sais même pas si il va passer. Pour simplifier les choses il n’y a pas de V’Lille de disponibles car une manifestation a lieu sur l’esplanade d’Euratech. Finalement, avec 7 minutes de retard, le bus finit par arriver. Je monte et fusille le chauffeur du regard, mais lui me lâche un « bonjour » jovial. Je me suis dis quel culot.
Je descends à l’arrêt Sacré Coeur, juste à temps pour être le premier au bar à 18h25. Quelques minutes avant l’heure prévue avec Yacine. Je dois 5€ à ce trou de balle depuis des mois et à chaque fois il m’empêche de le rembourser. COMMUNISTE. Il arrive peu de temps après. Il commande une pinte. Je lui raconte ma semaine et lui m’écoute patiemment. Je vide mon sac, me plains de mes collègues qui ont encore fait des miracles. Au bout d’une heure, nous sommes rejoints par Mme Mim et sa fille. Forcément on les engueule parce qu’elles sont en retard. Elles inventent une excuse improbable de panne de métro. Alors que tout le monde sait bien que le système du métro lillois est infaillible. On peut enfin recommandé une autre pinte et un saucisson. Il avait été évoqué la possibilité de manger dans un restaurant créole vers le peuple belge. On finit par se décider à appeler pour réserver. Manque de pot le restau est complet.
Nous entrons donc en plein débat pour savoir où manger. Ça me fait tellement rire, chaque semaine c’est la même histoire. Et c’est un peu près à ce moment, que débarquent deux nains. Clémentine m’avait dit que potentiellement elle passerait. Mais on peut jamais se fier aux jeunes. Je suis donc surpris de la voir débarquer, qui plus est, accompagnée de Karim. Je suis ravi de le revoir. Ça fait plus d’une heure qu’on discute, on boit, on grignote. Soudain, c’est la cousine de Clémentine, Alice, qui débarque. J’adore cette femme, elle est belle, pétillante, drôle et a du répondant. On décide de lever le camp, il est bientôt 21h, les vieux ont faim. On s’est décidé pour le nouveau concept des restaurants aux tanneurs.
Sur le trajet, Alice nous explique qu’elle connait du monde qui ont ouvert un stand dans Grand Scène, un lieu qui regroupe pleins de restos, même concept qu’aux tanneurs. Du coup au moment où l’on passe devant, je pousse tout le monde à l’intérieur. Depuis quand ils ont leurs mots à dire ? La décoration est sympa, et la nourriture que je vois dans les assiettes, un peu partout, à l’air bonne. Par contre c’est blindé. Le stand des potes d’Alice se trouve à l’étage. O miracle, ils font de la cuisine libanaise. J’aurais pas à me forcer pour commander chez eux. D’ailleurs, je choisi en deux deux, un grand plateau de mezzés à partager et une assiette de poulet Shawarma. Je vais chercher les boissons au bar. Au moment où je reviens, une table se libère et nous pouvons nous installer tous les 7. La nourriture est délicieuse, la bière superbe. IPA Cadette, je recommande.
Pour ma part je ressors ravi de cette expérience. Clémentine nous propose d’aller rejoindre ses colocs et sa nana, qui boivent un coup dans un bar pas loin. D’habitude on se quitte après manger, mais la proposition fait mouche. On se dirige donc vers la rue du Molinel, pour rejoindre le B148. Je commande ma 5ème pinte de la soirée… Et je monte à l’étage précédé de Clem. On retrouve un groupe de sept personnes. J’en connais déjà trois, ça va. On ajoute des chaises et on s’installe. Je remarque qu’un des mecs est en train de se faire mettre du rouge à lèvres. Clémentine veut aussi se mettre du rouge à lèvres. Oula ça va finir en partouze cette histoire. Je discute un peu avec Noémie la meuf de Clem. Le reste des vieux nous a rejoint. Mme Mim s’installe à coté de moi. Ceux qui ne me connaissent pas nous posent quelques questions et l’une des première fut : « depuis combien de temps vous êtes ensemble ? » Ça me fait toujours marrer quand on me prend pour un hétéro. Je réponds 30 ans le plus sérieusement du monde et ça passe. On a enchainé en racontant que des conneries, en s’inventant des prénoms… On s’est bien marré.
Claire, l’une des colocs, me dit, tu plais à Boubou. Ok. Le dit Boubou n’étant pas là, je ne m’attarde pas sur cette info. Surtout qu’il doit être fan de mes tatouages. Tout le monde les trouve géniaux, alors que moi je sais que c’est pas terminé. Les gens me font des compliment ça me met mal à l’aise. Mais bref. Nous sommes là depuis une heure quand Yacine, Mme Mim et sa fille s’en vont. Ils ont un métro à prendre. Je vais rentrer en V’Lille pour ma part, donc j’ai le temps. Je discute avec Noémie et Clem des séjours adaptés de cet été. Quand je sens qu’on me touche le mollet. Les 2,5 L de bière que j’ai bu ne facilitent pas la transmission de l’influx nerveux à mon cerveau. Mais par reflex je m’écarte sans même percuter d’où ça venait. Quelques secondes plus tard je suis interrompu par le joli garçon au rouge à lèvres qui d’ailleurs ne le porte plus. Il rebondit sur ce que je viens de dire. Mais ses propos sont plutôt décousus. Il est bien ivre. Je réalise soudain que c’est lui qui me faisait du pied. Putain je suis trop con. Pour une fois qu’on me drague. Il tente absolument à me faire comprendre qu’il est intéressé. C’est touchant mais aussi très drôle parce qu’on dirait un éléphant dans un magasin de porcelaine. A un moment, une grosse partie du groupe descend fumer. Je reste donc avec le charmant Boubou. Il a essayé une seconde fois de me faire comprendre que je lui plait. Je pense que la subtilité se dissout dans l’alcool parce qu’il en est totalement dépourvu à cette heure. Après nous être souris pendant quelques minutes en silence, il me demande si il peut m’embrasser.
PUTAIN VICTOIRE ALLELUIA J’avais trouvé ça un peu nul quand je l’avais demandé à Cédric. Mais au final c’est la bonne chose à faire. Et surtout maintenant que c’est moi qui répond à cette question je ne trouve pas ça nul du tout. Galochage en règle, je vous passe les détails. Le canapé est libre on s’installe dedans. Putain ça fait un bien fou. Posé tranquille avec un beau gosse, de la musique sympa, et une bonne bière, ah non merde j’ai plus de bière. Pas grave. C’est Clem qui a eu la gentillesse de me ramener ma 6ème et dernière bière . A deux heures, le bar ferme et la petite troupe se dirige vers la gare. C’est à cet endroit que le groupe se sépare. Karim rentre chez lui, les colocs à la coloc forcément, et Charles lui rentre chez lui. Il me propose de l’accompagner. J’accepte. Il a déjà commandé un Uber. On dit au revoir à tout le monde.
Merde j’avais pas envie de prendre un Uber. En plus l’air frais et un peu de marche l’aurait un peu dégrisé et nous aurait permis de faire plus ample connaissance. On va récupérer la voiture un peu plus loin. Déjà ça, ce fut une sacrée aventure. Charles et le chauffeur ont du mal à se comprendre. Boubou répète tout deux ou trois fois. Il prononce des phrases sans aucun sens. Je finis par repérer la voiture et je tire l’éphèbe par la manche. Nous montons dans le véhicule. Moi je déteste ce genre de moment parce qu’il faut parler pour rien dire. Heureusement, il habite Marbrerie ça devrait aller vite. Sauf que rapidement il y a un problème. Charles a utilisé une ancienne adresse, le chauffeur nous emmène à Armentières. Charles explique que c’est pas à cet endroit qu’il veut se rendre. Le chauffeur change l’itinéraire mais y a embrouille et ça dure. Contrarié, je lâche – Emmenez nous à Marbrerie et on vous paiera en liquide. Sur le chemin je trouve un DAB et je retire 20€. Nous descendons à quelques pas du lycée hôtelier. Charles a du mal à se repérer. « Je suppose que tu ne connais pas le quartier ? » – En fait si j’ai un ami qui habite dans le coin. Finalement, il se repère et nous arrivons devant sa maison. En face, de l’autre coté de la rue, la grille d’une courée où habite un barbu qui confond basilic et origan.
Nous entrons, il se pose dans un grand canapé d’angle. Je m’installe à coté de lui. Nous reprenons nos baisers et nos caresses. Il est vraiment magnifique. Je me dis que j’ai sacrément de la chance d’avoir été dans ce bar ce soir. Mais comme je suis un homme responsable, j’ai jugé que son état de conscience était dégradé. Je n’ai pas voulu profiter de la situation. Et puis je suis pas un garçon facile je couche pas le premier soir 🙂 Le moment fatidique est arrivé, il m’a fallut partir. En plus j’avais un emploi du temps chargé aujourd’hui. J’ai eu du mal à partir. J’avais pas du tout envie de le quitter. Je ne suis pas sûr qu’il ait envie de me revoir par la suite. Mais c’était la bonne chose à faire.
Et c’est comme ça que je me suis retrouvé à 5h12 du mat, à rentrer chez moi. Je me suis endormi dans le bus. Mais heureusement je me suis réveillé deux arrêts avant le mien. En arrivant j’ai croisé mon voisin dans l’escalier lui partait, je rentrais. Il était passé 6 heures quand je me suis glissé sous ma couette.
9 commentaires
Mirage · octobre 9, 2021 à 21:21
Peut on parler du petit boubou ?
Tell me more · octobre 9, 2021 à 21:22
Je n’arrive pas à savoir si tu es complètement con ou si tu es une belle personne
Maman · octobre 9, 2021 à 21:37
Et tu vas le revoir ?
Jiminy Cricket · octobre 9, 2021 à 21:49
Le consentement c’est important. Quand c’est oui, c’est oui. Quand c’est non, c’est non. Et quand on ne sait pas, on garde ses doigts pour soit
Jiminy Cricket · octobre 9, 2021 à 21:49
Le consentement c’est important. Quand c’est oui, c’est oui. Quand c’est non, c’est non. Et quand on ne sait pas, on garde ses doigts pour soit
Le chef des nains · octobre 9, 2021 à 22:17
Ils sont beaux tes tatouages
Le barbu · octobre 9, 2021 à 23:17
Je pense savoir qui confond l’herbe à pizza et l’autre herbe aromatique. 🤓
La femme belle, pétillante, drôle et qui a du répondant. · octobre 23, 2021 à 17:02
Moi aussi je trouve que tes tatouages sont pas terminés.
Anonyme · avril 5, 2023 à 15:04
C’est pourtant pas compliqué ! Y’en a une pour la pizza et une pour la tomate mozza !
Le plus décevant dans cette histoire c’est que ça n’ait pas fini en partouze .