Annus horribilis

Nous sommes le jeudi 15 septembre, il est 22h15. Il y a une semaine, la Reine Elizabeth II mourrait dans son château de Balmoral en Écosse. Durant ces sept jours je suis passé par plusieurs états d’esprit.

Le 8 quand la rumeur d’un état de santé préoccupant a commencé à circuler. Un grand nombre de personnes m’ont envoyé un message pour me demander si j’étais au courant. Je suis abonné à deux comptes twitter, deux chaines YouTube et deux comptes Instagram sur la monarchie britannique… On demande pas si Zemmour est au courant du dernier naufrage et de la mort de 25 réfugiés. On sait qu’il est en train de sabrer le champagne.

Donc déjà ça m’a énervé. Tous ces oiseaux de mauvaise augure. Je suis sûr qu’ils sont en partie responsables. De toute façon j’ai fait une liste. Participation à un régicide, vous vous imaginez bien que les gaillards vont pas voyager en 1ère.

Lundi, j’ai vu les images tournées lors du déplacement de la royale dépouille à Edimbourg. Et là j’ai commencé à vriller. Les gens applaudissaient au passage du cercueil. On applaudit les morts maintenant ?!? C’est pas Séraphin le charcutier de la rue Basse qui a gagné le concours de la plus belle saucisse. Non bordel de merde, on parle de leur souverain. Une personne qui a dédié sa vie à son peuple.

La Reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord est la bienfaitrice d’environ 620 œuvres de charité et autres organisations.

Le soir j’ai fait part de mon incompréhension. Celle qui porte la vie a tenté de me rassurer en me disant « c’est leur manière de la remercier ». Heureusement qu’ils cherchent pas à l’honorer avec du boudin noir.

« Famille ne signifie pas nécessairement parents par le sang, mais souvent une description d’une communauté, d’une organisation ou d’une nation. »
S. M. Elizabeth II

Mercredi en rentrant du travail, j’ai regardé le transfert de Buckingham palace à Westminster Hall. Le cortège était impressionnant, impeccable. Juste derrière l’affût de canon sur lequel est déposé le cercueil recouvert de l’étendard personnel de la reine Elizabeth II, ses quatre enfants. Le Roi Charles III, La Princesse Anne, Andrew (le seul en civil), et Le Prince Edward.

Mais là encore sur le parcours, certaines personnes applaudissent. Et très peu s’inclinent au passage de la défunte souveraine et du souverain actuel. Je suis pris de doute. Serait il possible que le protocole royal soit abolit en période de deuil ?

L’entrée dans Westminster Hall était particulièrement émouvante. Le cercueil était porté par huit soldats de la maison royale. Au moment où ils ont franchi le seuil du bâtiment, le psaume 139 chanté par un important choeur s’est élevé.

Pour ceux qui voudraient voir ou revoir ce moment. C’est ici

Et au fur et à mesure de sa progression, la souveraine a été saluée. Les hommes présents se sont inclinés et les femmes ont fait une légère révérence. Donc j’avais raison. Moi un petit français de merde je connais mieux le protocole que les bouseux qui lui ont servi de sujets.

« Le chagrin est le prix que nous payons pour l’amour » S. M. Elizabeth II

Mais l’apothéose a été atteint aujourd’hui. Je rentre du boulot après une journée de merde. Je me pose devant le live. Il est laissé la possibilité aux gens de venir rendent un dernier hommage à leur reine. Je précise que depuis le départ de Buckingham, se trouve, posée sur l’étendard du monarque l’impérial state crown. La couronne qui sert notamment pour la cérémonie d’ouverture du parlement. Donc quand on se retrouve face au cercueil, non seulement on est en présence du monarque mais en plus de la couronne.

Hé bien ça décourage pas les gens : de ne pas s’incliner, de venir en claquettes, ou en rose, de mâcher du chewing gum. Y a un mec, il est venu en gilet jaune fluo. Putain c’est pas la kermesse de l’école de Brandon et Jennyfer. Y a des gens en short. Ils ont fait je sais pas combien d’heures de queue, donc c’est volontaire. On les a pas obligé. Ils ont pas glissé sur un papier gras et bin je suis en bermuda avec mes lunettes de soleil encore sur le nez. Y a des gens qui gardent leur chapeau. Et des téléphones qui sonnent. De toute façon je vais conserver une copie des vidéos. Je vais me commander un logiciel de reconnaissance faciale et lister tous ces connards.

Bon par contre y en a ils en font des caisses. Genre Jack il fait un salut, on dirait qu’il s’apprête à monter sur un tatami pour disputer le combat de sa vie. J’arrête là, ça me rend malade.

« Quand la vie semble dure, les courageux ne se couchent pas et n’acceptent pas la défaite ; au contraire, ils sont d’autant plus déterminés à lutter pour un avenir meilleur. » S. M. Elizabeth II

En 1952, Alan Turing a été condamné à la castration chimique pour des « actes homosexuels ». Le 24 décembre 2013, la reine Élisabeth II signe un acte royal de clémence, lequel déclare que c’était une condamnation « que nous considérerions aujourd’hui comme injuste et discriminatoire». C’est la quatrième fois depuis 1945 que la prérogative royale de grâce s’exerce.

O Lord, thou hast searched me out, and known me :

thou knowest my down-sitting, and mine up-rising;

thou understandest my thoughts long before.

Thou art about my path, and about my bed :

and spiest out all my ways.

For lo, there is not a word in my tongue :

but thou, O Lord, knowest it altogether.

Thou hast fashioned me behind and before :

and laid thine hand upon me.

Such knowledge is too wonderful and excellent for me :

I cannot attain unto it.

Whither shall I go then from thy Spirit :

or whither shall I go then from thy presence?

If I climb up into heaven, thou art there :

if I go down to hell, thou art there also.

If I take the wings of the morning :

and remain in the uttermost parts of the sea;

even there also shall thy hand lead me :

and thy right hand shall hold me.

If I say, Peradventure the darkness shall cover me :

then shall my night be turned to day.

Yea, the darkness is no darkness with thee,

but the night is as clear as the day :

the darkness and light to thee are both alike.

For my reins are thine :

thou hast covered me in my mother’s womb.

I will give thanks unto thee, for I am fearfully and wonderfully made :

marvellous are thy works, and that my soul knoweth right well.

My bones are not hid from thee :

though I be made secretly, and fashioned beneath in the earth.

Thine eyes did see my substance, yet being unperfect :

and in thy book were all my members written;

which day by day were fashioned :

when as yet there was none of them.

How dear are thy counsels unto me, O God :

O how great is the sum of them!

If I tell them, they are more in number than the sand :

when I wake up I am present with thee.

Try me, O God, and seek the ground of my heart :

prove me, and examine my thoughts.

Look well if there be any way of wickedness in me :

and lead me in the way everlasting.

LORY be to the Father, and to the Son, and to the Holy Ghost;

as it was in the beginning, is now, and ever shall be, world without

end. Amen. »