Nous sommes le dimanche 5 avril, il est 18h02. J’ai envie d’un gâteau au chocolat pour mon anniversaire. Pour mettre les bougies, tout ça, tout ça. Alors je sais que beaucoup d’entre vous vont se dire «Comment ? Un gâteau au chocolat ?!? Je croyais que t’aimais pas le chocolat. » Ouais bah en fait j’aime pas les gâteaux au chocolat en règle générale. Moi j’aime quand c’est coulant, humide pas sec.
Je suis dans une conversation où l’on parle quasiment que de bouffe. Alors je demande aux participants si ils ont une bonne recette de gâteau au chocolat.
Pas une réponse.
Et après ça se considère comme des « amis ».
Je tente donc l’internet mondial de la télécommunication. Je tape gâteau chocolat mi cuit. Je tombe sur une recette qui a l’air plutôt simple qui demande peu de farine. Ça tombe bien j’en presque plus et impossible d’en trouver.
Je respecte scrupuleusement la recette, au gramme près. Une fois finie, j’enfourne pour 25 minutes. En attendant j’entame un épisode de Buffy. Si vous ne l’avez pas déjà fait, il faut voir la série. Elle est fantastique et n’a pas pris une ride.
Mon minuteur sonne, je sors mon gâteau du four et le pose sur le rebord de la fenêtre, pour qu’il refroidisse au plus vite. Je vais me régaler.
Un peu plus tard dans la soirée, je décide d’entamer cette pâtisserie sur laquelle repose beaucoup d’espoir. Mais j’ai déjà un doute, le gâteau semble avoir beaucoup monté pour la quantité de pâte. J’ai peur. Je découpe une part. Et là… Horreur et damnation. Pas de mi cuit pas de coulant. Je suis face à une espèce de gâteau à la con. Chez Super U ils sont plus appétissants. Même à Cora Wattignies ils donnent plus envie.
Je prends une bouchée. Parce qu’il ne faut pas juger sur l’apparence. Et puis moi je suis un fou, un aventurier de l’extrême.
C’est DE GEU LA SSE.
Je suis ultra déçu.
Heureusement qu’il y a eu une vidéo diffusion de sa majesté la reine Elizabeth II pour le remonter le moral.
Le lendemain, vers 16h, je me dis que j’ai peut-être jugé trop vite. Il faut donner la chance aux chansons comme dirait Léon Zitrone. Je goûte à nouveau. C’est tellement mauvais que je ne finis même pas ma bouchée.
Je me décide à tenter un sauvetage de gâteau. Je le démoule, le retourne, le scarifie et déverse sur cette surface entaillée 800g de fromage blanc. Là au moins il va être humide…
Mardi après midi, après 24h surmonté de cette étrange couverture, il est temps pour moi de faire un nouvel essai. Je découpe une part, l’extirpe avec difficulté et la pose délicatement sur une assiette en vue d’une dégustation. Mais mon regard se fige. Mon sang se glace dans mes veines. Le fromage blanc n’a pas réussi à imprégner ce maudit gâteau de son agréable humidité. MAIS PUTAIN DE BORDEL DE MERDE C’EST QUOI CETTE SALOPERIE.
Et là j’ai viré de la carafe. Abandonnant toute retenue (dont je suis plutôt friand à l’accoutumée) je décide d’employer les grands moyens.
Et je sors l’artillerie lourde : le Magimix.
Je jette le « gâteau », le fromage blanc. J’ajoute le fond d’une brique de lait qui traîne dans le frigo. J’y incorpore : une briquette de crème liquide, 6 œufs, 2 cuillère à soupe de maïzena diluée dans de l’eau et du cacao amer. J’ai vidé le restant d’un gros pot de Nutella (j’avais acheté ça pensant me faire des goûters récessifs mais je trouve ça degeulasse en fait) je mixte le tout. C’est lisse, dense avec une belle souplesse. Je coule ça dans le moule. C’est lourd.
Direction le four pour 30 minutes de cuisson.
En attendant je regarde une vidéo sur le film Tintin et le mystère de la toison d’or.
Le timer retentit il est temps pour moi de découvrir le résultat.
Oh putain ! C’est beau ! C’est joliment crouté. On sent que ça se ballade encore au cœur. Je décide d’éteindre le four mais de poursuivre encore un peu la cuisson en laissant le moule dans le four.
Le lendemain, mercredi donc (vous suivez pas), c’est le moment fatidique. L’heure est grave, l’instant solennel. Le temps se suspend, les oiseaux ont cessé leurs gazouillis. Je découpe une part. Déjà y a de la résistance, c’est bon signe. Je dépose la pièce sur son écrin. C’est une merveille. Je goûte…
Oh la la, c’est intense. C’est riche. La texture est fabuleuse. Je sens une larme poindre au coin de mon œil.
C’est ça un gâteau au chocolat.
6 commentaires
Georges · avril 9, 2020 à 11:32
Un petit message juste pour vous remercier de continuer à faire des articles, vous êtes une lumière dans ce tunnel confiné. Vous écrivez toujours aussi bien. Vous m’avez fait rire. Et le rire, c’est la vie.
DCEDG member · avril 9, 2020 à 15:03
Superbe idée. Cela m’inspire pour récupérer mes lasagnes ratées. Pouvez-vous indiquer la quantité de crème à jouter ?
Michaël · avril 9, 2020 à 15:14
Un peu près comme ça.
petit bambou · avril 29, 2020 à 12:18
cette recette est elle reproductible ? #MS
Michaël · mai 5, 2020 à 15:18
J’ai bien peur que non
Les naines · juin 23, 2020 à 18:30
Tu arrives à rendre une histoire banale en aventure captivante. On adore!