Disparition

Nous sommes le 26 mai 2020, il est 6h30. J’ouvre les yeux avec difficulté, cherche mon iPhone à tâtons. Dehors c’est un concert de véhicules de chantier en tout genre, c’est sûrement ça qui m’a reveillé. Je me lève, direction mes fameuses toilettes-salle de bain-cuisine pour faire mon petit popo. Pour ceux qu n’ont pas encore eu la chance d’etre convié pour un repas de l’ambassadeur; mes toilettes se trouvent dans ma salle de bain (jusque là ça c’est plutot commun) mais la dite salle de bain (qui n’a pas de plafond) se trouve au milieu de ma cuisine. C’est une salle de bain concept, je devrais proposer la visite guidée aux touristes de passage. Cela fait, je retourne me coucher. Il me reste une heure avant d’attaquer le boulot.

J’entrouvre un œil… J’ai la gueule dans le cul. Finalement c’était peut être pas une si bonne idée que ça de se recoucher. Je vérifie l’heure sur mon smartphone conçu en Californie et assemblé en République Populaire de Chine, 8h28 ! WHATTTTT !!! Je me précipite sur l’ordi pour l’allumer il faut que je pointe au moins à 8h30 j’ai pas envie de finir à pas d’heure.

Un bon point pour ma boite, les ordis sont munis de SSD ça dépote au démarrage, je clique fébrilement sur le logiciel de pointage… Victoire !

Bon maintenant au boulot. Le client de la boite pour laquelle je bosse a décidé de renforcer la sécurité. La semaine dernière, ils nous ont demandé de lier notre identifiant à un numéro de téléphone pour mettre en place la double identification à partir de lundi. J’ai moyennement apprécié de mettre mon numéro privé. Le pire dans tout ça c’est que depuis on se connecte tous comme avant. C’est de la sécurité façon ligne Maginot, un gros truc qui coûte cher mais qui est au final inutile. Donc j’en profite pour râler sur le discord créé pour le télétravail, et apprendre les sarcasmes à mes collègues.

En attendant que les 4 applications que j’utilise se lancent, je vais me faire couler un petit expresso. Merde, j’ai du mal à émerger. J’ai pourtant eu une grosse nuit. Mais je suis un peu stressé depuis la disparition.

Faut que je vous raconte, hier je vais pour me faire griller des petites cotes d’agneau (ouais la vie, elle est pas facile pour tout le monde). J’ouvre le tiroir à casseroles pour choper ma poêle. Mais elle n’y est pas. Un coup d’oeil circulaire, rien sur les plans de travail. J’ouvre le lave vaisselle, toujours pas de traces de l’ustensile. C’est pourtant pas compliqué ma cuisine est dans mon appartement. Le bien de type ravagé et parcouru de courants d’air glacés en hiver est donné pour une surface au sol de 28.69m² ou Carrez si vous voulez faire les marioles. La cuisine comme je disais est dans mon appartement (c’est plus commode) et dans la cuisine y a la salle de bain (voir plus haut si vous suivez pas) donc ça limite énormément les endroits pour planquer une poele de 32cm de diametre avec queue et poignée.

Après avoir fait les endroits plutôt évidents, je commence a chercher dans des endroits beaucoup plus improbables, mais toujours pas de poêle. Mes recherches finissent par me mener en dehors de la cuisine. J’ai cherché partout : tiroirs de fringues, meuble à chaussures, derrière la bibliothèque, sous les modules habitation de ma fourmilière. PARTOUT que je vous dis. J’ai meme fouillé dans les poubelles en bas. Au bout de deux heures de recherche, j’ai commencé à soupçonner les amis qui étaient venus samedi soir dîner à la maison. Après un interrogatoire à la hauteur d’un dignitaire d’outre-Rhin durant la seconde guerre mondiale, j’ai acquis la certitude que ce n’était pas eux Et j’ai finalement autorisé la Croix Rouge à aller prendre en charge ce qui restait d’eux. Mais ça signifie aussi que je n’ai toujours pas de piste pour retrouver ma poêle.

J’ai bien interrogé Naboo qui avait une tête de coupable. Mais il n’a rien lâché. J’ai vérifié dans ses nombreuses possessions si il avait caché l’objet de mes recherches mais encore une fois j’ai fait chou blanc. Et j’ai bien dû me résoudre à interrompre les recherches.

Voilà pourquoi j’ai un peu l’esprit occupé depuis hier.