Nous sommes le samedi 18 mai, il est 09h02. Je suis dans le terminal 2F de l’aéroport Charles De Gaulle. Pourquoi aussi tôt alors que mon avion ne décolle que vers 13h30 ? Je vois que tu es perspicace cher lecteur. Tu as oublié un paramètre important de l’équation. Je ne pars pas seul. Je suis avec mes parents. Et ma mère tenait absolument à ce que je sois sur place 3 heures avant comme c’est demandé. Levage d’yeux au ciel. Et d’ailleurs ils sont où les pli vieux ? Ils viennent de quitter leur hôtel et ils ne devraient pas tarder.

En attendant j’ai besoin d’une bonne dose de caféine. La nuit a été courte. Au loin je repère l’enseigne du grand démon américain. Je me traine jusqu’au comptoir. A ce moment précis un troupeau me passe devant. Une flopée d’injures me vient en tête mais je n’en fais rien. Je pars en vacances rien ne peut entamer ma bonne humeur. Ou peut être 3 connards qui ne savent pas commander leurs cafés. Ils mettent au moins 4 minutes à faire leurs choix. Je serre les dents. Enfin j’accède à la caisse. – Un double expresso et un café filtre en venti. « On a pas de café filtre la machine ne fonctionne pas ». Sourire crispé. C’est comme si tu vas à la pizzeria du coin et ils te disent : « Le four ne fonctionne pas ». Bref. – Je vais prendre deux doubles expresso. Je paye et avance un peu. Finalement mes deux cafés arrivent. Je demande des couvercles. Ils en n’ont pas. Je me retourne et opère un astucieux transfert de liquide. Gérard le client derrière moi se pointe et me dit : « Vous avez pris notre commande » – Pas du tout. « Vous aviez pris deux doubles expresso ? » – Oui exactement (en mettant le plus de mépris possible dans cette réponse).

Je me casse pour aller boire mon café tranquillement. A ce moment je reçois un message de ma mère pour me prévenir qu’ils sont arrivés. Et effectivement je la vois. Ma mère a un super pouvoir. Elle sait être systématiquement en plein milieu du passage. Et ce matin elle ne déroge pas à la règle. Elle me cherche du regard, les gens doivent la contourner et elle gêne un robot qui nettoie le sol.

Je les rejoins et nous décidons de tenter de nous enregistrer au comptoir Air France. Nous faisons la queue quelques minutes. Puis nous arrivons devant Jeremy. On lui explique que nous voulons nous enregistrer mais que nous n’avons que des billets papiers. Il nous dit d’utiliser une borne et de saisir le code de réservation. On essaye de suivre les instructions mais le code de réservation n’est pas reconnue. On refait la queue. Ça met des plombes. Heureusement Gabriel arrive pile à ce moment. Il travaille aussi pour Air France mais contrairement à Jeremy, Gabriel lui n’est pas un immense connard. Il rejoint son comptoir et saisi les informations. « Vous ne pouvez pas vous enregistrer seul parce que la réservation est pour tout le groupe. Je vais le faire pour vous ». En plus d’être poli et avenant, il est efficace. En 5 minutes il nous imprime nos cartes d’embarquement et les étiquettes pour nos bagages.

Après avoir déposé nos valises, nous passons les contrôles de sécurité. Et nous rejoignons notre porte d’embarquement. Moi j’ai besoin de manger pour gober un ibuprofène pour tenter de faire dégonfler mon bras et ma main. Chez Exki il y a une horde grouillante d’où s’échappent des hurlements de gosses. Je choisi la facilité et retourne chez Starbucks. Je m’achète un petit sandwich, une bouteille d’eau et une part de carrot’s cake pour la modique somme de 15,85 €. Je dégote une place pour manger juste devant l’immense paroi vitrée de l’aérogare. Je croque dans mon sandwich. Croquer c’est un bien grand mot. Ma mâchoire se referme sur cette substance spongieuse qu’ils osent appeler sandwich. C’est dégueulasse. J’ai pas trop le choix j’englouti tout.

Arrive le moment magique de l’embarquement. Vous connaissez la chanson. On demande aux trois premiers rangs de venir au comptoir y a l’équivalent de la population de la Mayenne qui se pointe. Moi j’ai la flemme d’affronter ça. Je décide d’embarquer en dernier. Ce qui me permet d’être spectateur de prouesses. On peut citer Gisèle qui au lieu de scanner sa carte d’embarquement, présente son passeport au lecteur du portique. Quand il ne reste plus que trois gus, je me décide à y aller. Mais je suis d’une telle efficacité que je double un couple dans mon passage de portillon. Je rentre dans l’appareil et remonte l’allée jusqu’à ma place. Le coffre à bagages est ouvert et il reste pile poil la place pour loger mon petit sac à dos. Lucienne l’hôtesse m’indique qu’il faut que je place à mes pieds. – Il reste de la place dans le coffre. « Oui mais c’est en priorité pour les bagages plus volumineux. » – Quels bagages ? L’embarquement est terminé. Je vais ranger mon sac là. Je joins le geste à la parole. Dépose mon sac et referme le coffre. On va pas commencer à se faire emmerder par le petit personnel.

A peine installé je consulte la fiche de sécurité placée dans la pochette devant moi. Ouf nous sommes à bord d’un Airbus. Normalement nous devrions atterrir avec le même nombre de pièces qu’au décollage. Lucienne passe et repasse dans l’allée. Elle essaye de nous compter mais ça pas l’air d’être simple pour elle. A mon avis elle essaye d’additionner le nombre de passagers plutôt que de compter les quelques places vides. Mais bon on a pas tous fait l’école de la vie.

Nous atterrissons à Oslo vers 16h. On récupère nos valises et on sort. On repère rapidement une jeune femme avec le panneau de l’agence de voyage. Elle se prénomme Morgane. Elle nous indique de patienter quelques instants un peu plus loin, elle va nous rejoindre. Un bout du groupe est déjà là. Putain que des vieux. C’est pas grave. Ça va aller. La guide nous rejoint et nous la suivons pour le transfert à l’hôtel. En attendant le bus, elle nous explique que nous sommes un groupe de 42. QUARANTE DEUX ?!? C’est pas un groupe c’est un troupeau. Le diner de ce soir est prévu à 19h. Demain départ pour la visite d’Oslo à 7h pétantes le buffet du petit déjeuner ouvre à 4h.

Et déjà les questions fusent : « C’est à quelle heure le petit déjeuner ? » Je regarde mes parents horrifié. « C’est un petit déjeuner à emporter ou on peut manger sur place ? » Les gens sont cons c’est pas possible. La petite Morgane doit avoir l’habitude parce qu’elle se démonte pas et réexplique tout calmement.

A 19h nous nous installons à une table. La quasi totalité du groupe est là. Moyenne d’âge 75 ans. Je repère un couple de petit jeunes (35 balais) qui se fait bananer. Je leur fait signe qu’il reste de la place à notre table. Nous commençons à manger. Un rumeur se répand de table en table. La sortie en mer pour observer les baleines qui est prévue lundi va surement être annulée à cause d’une tempête qui est annoncée. Cynthia la nana jeune tire la gueule. Au cours du repas j’apprend que si elle s’est inscrite à ce voyage c’est justement pour voir les baleines.

À 40 ans je suis obligé de retourner dans le placard.
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3 commentaires

Jeremy · mai 19, 2024 à 20:22

Il y avait une option groupe sur la borne …. C’est juste que Gabriel ne le sait pas … pff. Quel gros con.

Valliccioni · mai 24, 2024 à 18:58

Bonjour,

Je suis Thomas Valliccioni, Responsable Communication de la Fondation ORPEA. Nous avons été captivé par votre récit de voyage avec des personnes âgées. A tel point que nous souhaitons vous proposer un partenariat : nous souhaitons diffuser auprès de nos pensionnaires votre récit afin de les faire voyager avec vous. Nous vous proposons un bon d’achat de 25€ chez Damart par texte ! J’ai bien noté que vous voyagez avec de potentiels clients : si vous arrivez à en recruter, nous pourrions monter à 50€ par personne en bon d’achats chez Leclerc ! Nous pourrions même vous faire une remise de 200€ sur les frais d’entrée pour vos parents !

Mndrn · mai 25, 2024 à 13:52

Je pensais que ta maman était exactement comme toi

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