Hors la MEL IV

Nous sommes le vendredi 14 janvier, il est 13h02. Je viens de pointer ma sortie sur la badgeuse et je reprends place à mon bureau. Je chope le flacon de vernis que j’avais posé sous mon écran. Je place une boite de masque sur la tranche, pour poser ma main. Et je commence à déposer avec application mon vernis. Mes collègues qui ont été réchauffer leurs plats reviennent tour à tour. On commence nos discussions. Ça tourne toujours autour du même thème, et rien de bien original : le cul.

J’ai déjà attaqué la deuxième mains, quand Mme Mim, qui travaille sur le même plateau que moi, se pointe et me dit «  Tu fais ton vernis au boulot toi ? Ça sent sur tout le plateau. » Ce à quoi j’ai répondu « Quand vous bouffez votre brandade de morue, ou d’autres trucs du même genre, je viens pas vous faire chier. »

A 13h30, heure à laquelle je reprends mes deux mains arborées de jolis ongles colorés. Mais malheureusement je n’avais pas eu le temps de faire la couche de protection. Mais à 16h, à la fin de ma dure journée de labeur, je me suis dépêché de verrouiller mon ordi. J’ai pris le flacon de top coat et je me suis installé à coté de N. qui a oublié de payer quelques dossiers prioritaires. Je la guide tout en déposant une couche transparente sur chacun de mes ongles. Ma N+2 vient voir pourquoi nous nous attardons quand elle découvre que je suis en train de terminer mon embellissement. « Alors on fait sa manucure au travail ? » « Non j’aide une nouvelle à payer, après avoir pointé ». Quelques minutes plus tard les pensions sont mises en paiement et mes ongles brillent de mille feux.