Nous sommes le vendredi 14 janvier, il est 19h quelque chose. Ma montre est en mode « spectacle » et j’ai bien mieux à faire que de regarder l’heure. Nous nous sommes installés sur les gradins. Je pense qu’ils ont dû vendre un peu trop de places. Mais je comprends facilement qu’il soit difficile de refuser a des gens le plaisir d’assister aux performances qui vont suivre. Les consignes étaient claires « La salle est complète, serrez vous pour faire rentrer tout le monde. » Nous sommes des gens bien éduqués, on a appliqué à la lettre les instructions. Je suis collé entre D., ce qui n’est pas pour lui déplaire, et Sissy. Je touche les genoux de mon voisin de derrière si je me redresse trop. Et j’ai effleuré la nuque (j’ai bien dit la nuque, et pas autre chose) de ma voisine de devant en laissant retomber ma main après avoir replacé mon masque.
Donc nous faisons bloc devant la scène. Cette situation aurait pu donner lieu à des protestations. Mais le public de ce soir est un ramassis de gouines adeptes du wokisme, d’islamo-gauchistes, de pédales féministes. En un mot des spectateurs bienveillants. Je pose mon regard sur ce groupe chatoyant. Mon sourire se fend d’un large sourire.
À chaque fois que je participe à ce genre d’événement j’ai le même sentiment. J’ai l’impression que chaque individu est capable de me transmettre son énergie, sa bonté, sa joie de vivre. Ces instants passés dans ces bulles queers sont ultra intenses et j’aimerais ne jamais en ressortir. Malheureusement, je sais que, dès que nous aurons quitté ce lieu, la dure réalité se rappellera à nous. Un quotidien dure à supporter pour ceux qui ont le malheur d’être différents.
Le spectacle commence me faisant oublier instantanément toutes ces pensées négatives. Alors, je ne vais pas vous décrire ici le spectacle. D’abord parce que je n’ai pas le talent nécessaire pour le faire et aussi parce que je n’en ai pas envie. Fallait bouger votre cul jusqu’à Loos-en-Gohelle. Mais tout de même je peux vous dire : qu’il a été question de sirène. Que la performance était très belle, douce, moelleuse, poétique, forte. M. a chanté « Sous l’océan ». J’ai eu une idée de lecture. J’étais fier d’avoir la référence de la Loreleï. C’était vraiment un petit bijou.
3 commentaires
Georges · février 4, 2022 à 10:55
que d’articles !!!!!
Staline · février 5, 2022 à 18:53
On peut être ‘différent’ et être un.e connard.sse
PPDA · février 5, 2022 à 18:54
Tellement d’articles pour au final nous laisser sur notre faim. Cela ne passera pas au journal.