Nous sommes le 14 juillet 2020, il est 5h03. Je dois me lever parce que je vieillis et ma vessie aussi. Il règne une certaine lourdeur malgré les fenêtres ouvertes en grand. J’ai chaud et je suis barbouillé. J’ai abusé du délicieux pâté maison offert par Eulalie. Je bois un verre d’eau et je me recouche. Je me tourne et me retourne dans mon lit. Soudain, j’entend un bruit de liquide qui coule très proche de moi. Nonobstant un certain scepticisme je suis très inquiet. En effet j’ai crû reconnaître mon gros con de chat qui pisse. Qu’il pisse dans mon salon-salle à manger-chambre-bureau serait une première. Mais comme disait Michel Audiard : « les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ». Je me lève d’un bond et je cherche cet emmerdeur de classe internationale. Très vite je suis guidé par une odeur prenante. Et je découvre une flaque de pisse dans un coin de la pièce.

Cool, j’avais que ça à faire à 5h du mat. Direction la cuisine je me munis de la bouteille de Sanytol et de celle d’alcool à brûler. Pourquoi faire l’alcool à brûler ? Vous connaissez pas l’histoire du chat qui aboie ? C’est un chat qui sort d’un bain d’alcool à brûler et son propriétaire craque une allumette. WOUFFF

Bref, je nettoie. Et me recouche avec la ferme intention de finir ma nuit. Il fait décidément très lourd, ou c’est l’énervement. Quoi qu’il en soit je n’arrive pas à trouver le sommeil. Je décide de mettre à profit cette insomnie. Je retrouve le scotch papier et décide de protéger le plafond et toutes les surfaces qui risquent de souffrir de mon talent légendaire pour la peinture. Car depuis hier je me suis lancé dans des travaux d’embellissement du cagibi qui me sert d’appartement.

9h j’ai eu le temps de tout protéger et d’appliquer une nouvelle couche de peinture partout où je le souhaitais. Je jette un coup d’œil sur internet, le supermarché à côté de chez moi est ouvert, je vais aller me chercher de quoi manger décemment ce midi.

C’est la fête nationale aujourd’hui, mais c’est aussi la journée des couilles molles ! Ça traîne dans les rayons, ça hésite 45 secondes sur le choix d’une bouteille d’eau pétillante, ça met 8 ans à trouver la bonne touche pour peser ses deux pommes. Je me demande si d’autres gens ont aussi souvent que moi des envies de génocide. Après ce qui s’apparentait plus à un parcours du combattant qu’à du shopping, j’arrive aux caisses. Je choisi Typhanie comme caissière parce qu’elle a l’air jeune et donc dynamique me dis-je.

Devant moi y a Gustave la trentaine le mec lambda par excellence et devant lui Henri 72 ans qui n’a pas eu le temps de venir un autre jour. Bip bip bip, « 7,42 € siouplai. » Et là il se passe ce qui m’énerve sûrement le plus au monde : Henri découvre qu’il va devoir payer ses courses. Et donc après avoir attendu les bras croisés que Typhanie fasse son travail, il entreprend seulement de partir à la recherche de son porte monnaie. Si j’avais eu une hache à ce moment là, on n’aurait retrouvé que de la charpie d’Henri. Ça y est ! Le porte monnaie ! Mais c’est pas fini. Henri c’est un emmerdeur de classe internationale. Et il n’est qu’à 34% de ses capacités comme la suite va nous le démontrer. Déjà il tente de faire l’appoint en piochant pièce par pièce dans son porte-monnaie. Et si la pièce ne lui convient pas il la remet donc il a dû tomber 12 fois sur la même pièce de 10 centimes. Éclair de génie : il tend la main et renverse le contenu du porte monnaie dans celle-ci. Mais Henri il est aussi adroit qu’il sait anticiper. On a le droit à la chute de deux pièces. Forcément Gustave n’aide pas Henri à les ramasser, ça serait con de gagner du temps. A ce moment là, j’ai quand même chercher les caméras cachées. Mais je suis pas au bout de mes surprises. Henri a donné quelques pièces à Typhanie, mais le calcul mental Typhanie c’est pas son atout principal. S’ensuit une scène à peine croyable : la jeune caissière au prix d’un effort conséquent annonce un montant et arrive à déterminer la différence qu’il reste à payer. Henri, qui de toute façon est myope comme une taupe, croit qu’elle est en train de l’arnaquer. Ça se chamaille pendant au moins deux interminables minutes. Finalement Gustave avance. Il a acheté trois bricoles ça va aller vite. Mais j’ai du faire manger de la merde à des nones dans une vie antérieure car le sort s’acharne sur moi. D’abord Gustave essaye de payer avec sa carte tickets restaurant mais il ne sait plus son code. Puis il essaye une première carte qui ne passe pas, il essaye une deuxième fois. Je prends appui sur la caisse histoire de m’occuper les mains et par la même occasion les empêcher de prendre leur indépendance et d’aller serrer fort, très fort le cou de Gustave. Finalement c’est à l’aide de sa deuxième carte qu’il parvient à payer et débarrasser le plancher.

Je passe devant Typhanie et je lui lance « je vais essayer d’être moins chiant que mes prédécesseurs » elle n’a pas souri Je pense qu’elle n’a pas compris « prédécesseurs ». Elle passe tous mes articles. Deux impulsions sur mon iPhone c’est réglé.

De retour chez moi j’admire mes travaux. Je suis super satisfait. C’est l’avantage d’habiter un clapier, tu changes un coussin de place et t’as l’impression d’avoir échangé ton appart avec celui de ton voisin.

Après un pti expresso (en fait 4) pour me détendre, je lance Gershwin sur mon iPad et me remet à la peinture.

Deux heures plus tard j’ai terminé ce que je voulais faire.

J’ai hâte de connaître la réaction des gens quand ils verront ce que j’ai fait.

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6 commentaires

Lennon john · juillet 14, 2020 à 22:57

On pourrait avoir des images ? Des expressos, des coussins, de l’eau pétillante ou du connard de chat

Cat a pu(L)te · juillet 15, 2020 à 13:45

Ptet nabooboo est malheureux et il essaye de te le dire

Don Diego de la Vega · juillet 15, 2020 à 15:11

J’aime les chats qui aboient.

Georges · juillet 17, 2020 à 15:39

J’ai souffert avec vous et Typhanie.

Macron · juillet 17, 2020 à 15:41

Sans doute un de ces sales gilets jaunes !

Marion · juillet 17, 2020 à 22:39

Ou plutôt un migrant !!!

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