Nous sommes le 21 juin, il est 22h34. Je suis sur la route du retour après une journée chargée en rebondissements.


Je me suis réveillé à 6h30 après seulement 4 heures de sommeil, j’ai une vie de débauche. La journée s’annonce rude. J’ai un mal de tête phénoménal depuis vendredi, je décide donc de prendre un cachet et
« Je me couche mais ne dors pas
Je pense à mes amours sans joie
Si dérisoires
À ce garçon beau comme un Dieu
Qui sans rien faire à mis le feu
À ma mémoire »
Je m’égare, mais effectivement, je ne parviens pas à trouver le sommeil. L’excitation est trop grande, car aujourd’hui, et pour la première fois de l’année, je vais à la mer. En plus, je m’y rend accompagné des nains. Cela fait plusieurs semaines qu’on avait rien fait ensemble et il était temps qu’on s’organise quelque chose.

7h30 je finis par me lever pour de bon. Je m’habille et saute dans mes chaussures, direction la gare Lille Flandres. C’est là que se trouve la voiture que j’ai louée. Je suis passé par une application qui met en relation les particuliers qui souhaitent proposer à la location leurs véhicules et ceux qui en ont besoin. Et dans mon cas précis, la présence du propriétaire de la voiture n’est pas nécessaire car le site propose d’équiper l’automobile d’un système permettant de déverrouiller les portes à l’aide d’un smartphone.

Ma location débute à 9h mais je suis sur place un quart d’heure avant. Le temps pour moi de vérifier la localisation exacte du véhicule. D’après le signal, la voiture se trouve sur les quais de la gare. Je viens de croiser une équipe de militaires de l’opération Sentinelle et ils avaient tout sauf l’air de gaillards alarmés par la présence d’un véhicule au milieu des voies de chemin de fer.
Donc à priori, la voiture est autre part. Mais où ?
Je ne m’inquiète pas plus que ça. Le véhicule se trouve sûrement à proximité immédiate de la gare et la géolocalisation se mettra à jour à 9h.


Sauf qu’à 9h toujours pas de changement. Là déjà ça m’énerve parce que j’ai pas beaucoup de temps devant moi. Les vagues et les beaux surfeurs m’attendent. J’envoie un message depuis l’application au propriétaire pour savoir où se situe son véhicule. Au bout de 10 minutes (on a déjà multiplié par 10 mon temps moyen de patience) toujours pas de réponse. Je décide donc d’appeler l’assistance du site. Je tombe sur quelqu’un de charmant qui arrive à géolocaliser la voiture et propose même de m’envoyer une capture d’écran avec l’emplacement exact par mail. Je fonce donc à l’opéra (le stationnement réel) en pestant contre ce propriétaire. Je repère la 208 que j’ai louée. Un petit tour sur l’appli, je parviens sans difficulté à déverrouiller les portes. Je fais le tour de la voiture pour faire l’état des lieux, et je m’installe derrière le volant. Je récupère la clef dans la boîte à gants, l’introduit dans le neiman, je tourne, rien.
Enfin, si il se passe un truc, la bagnole bipe. Je regarde le tableau de bord, un message apparaît « placer votre pied sur le frein et le sélecteur sur neutre ». Parce que oui, j’ai fait la bêtise de prendre une boîte auto. Le second essai est le bon. Un petit coup d’œil dans les rétros, ah les rétroviseurs extérieurs sont rabattus. Je cherche le bouton pour les déployer. C’est bizarre le sélecteur ne bascule pas comme sur le Peugeot 2008 que j’avais. Je cherche partout un autre bouton, mais pas moyen de trouver. Au bout de deux longues minutes, me vient une idée : en fait la voiture n’est tout simplement pas équipée de rétroviseurs rabattables électriquement (j’ai eu honte d’avoir mis autant de temps à comprendre). Je sors donc pour remédier au problème. Cette fois-ci tout est bon. C’est parti !

1ère étape – chez moi. Je charge mes affaires de plage et quelques victuailles pour ce midi.

2ème étape – Halluin ou comme j’aime l’appeler le pays des poubelles (en référence à l’incinérateur de la MEL qui se trouve sur le territoire de la commune) je récupère trois nains de jardin.

Nous sommes au complet. BERCK SUR MER NOUS VOILÀ.

Après 1 heure et demie de route, la voiture émet une alarme et un message apparaît sur le tableau de bord. La voiture perd de la vitesse et je ne peux plus accélérer. Rapidement je décide de m’arrêter sur le bas côté. Dans la manœuvre je décide d’embrayer. Ah bah non c’est une boîte auto. Du coup on s’est arrêté un peu brusquement.

Comme tout bon ingénieur informatique me l’aurait conseillé, j’ai procédé à une opération délicate. J’ai éteint le moteur, attendu quelques minutes, puis j’ai redémarré. Bon bah ça marche mieux sur les Livebox. Malgré le message je tente de repartir. L’air iodé nous attend, on va pas se laisser emmerder par l’électronique. Nous avons parcouru quelques centaines de mètres et à nouveau la voiture refuse d’accélérer. Heureusement pour nous, il y a un parking au bord de la route.

Nous voilà donc en panne pour de bon en plein milieu de nulle part.

Il ne faut pas se laisser abattre, je décide de jeter un coup d’œil sous le capot. Et le premier truc que je vérifie c’est le niveau d’huile. Il est sous la limite basse. Bon déjà c’est une piste, ça se trouve il suffit de faire le plein.
Pendant que j’étais penché sur le moteur, nous sommes dépassés par la voiture n°2 remplie de quatre autres nains. Ils nous reconnaissent et s’arrête un peu plus loin. Alors qu’ils sont mis au courant de nos déboires, j’envoie un message au propriétaire pour le prévenir. Il est temps de passer à l’action, je grimpe dans la voiture n°2 et nous partons à la recherche d’une station service pour acheter un bidon d’huile. Sauf qu’un dimanche à la campagne c’est pas évident. Nous avons subit plusieurs échecs malgré l’aide des autochtones. Mais finalement nous avons déniché un supermarché ouvert. Merci Édouard L.

Retour à la 208. Je fais le plein d’huile. J’attends un peu. Je démarre, le message d’erreur apparaît mais je laisse tourner un peu le moteur. Puis j’éteins, j’attends… et je redémarre. FUCK toujours le message. La voiture refuse d’avancer. Échec de l’opération sauvetage. Je compose à nouveau le numéro de l’assistance pendant qu’une naine de ma voiture monte dans la n°2 pour continuer le voyage.
Mon interlocuteur est charmant, super efficace. Il m’explique le programme. Il appelle un dépanneur qui va prendre en charge le véhicule. Et en fonction de son diagnostic plusieurs solutions s’offriront à nous.
Commence l’attente du dépanneur. Heureusement malgré notre malheur le moral reste bon, on rigole de notre situation. Au bout d’à peine 45 minutes la camionnette-plateau arrive. Jean Pierre descend. On échange un peu sur la situation mais JP il est pas du genre à tortiller du cul. En moins de deux, la voiture est hissée et on se retrouve dans la cabine. L’un des nains, spécialiste en blagues de l’extrême et au physique de catcheur (c’est lui qui m’a dit de dire ça, en vrai c’est une crevette bouquet) tente de transmettre notre bonne humeur à Jean Pierre. Mais je vous l’ai dit JP il est pas là pour rigoler. On fait 30, 40 minutes de route (en direction de la mer) avant d’arriver au garage.

Malheureusement le garage n’a pas de voiture de prêt et la réparation n’est pas possible. J’appelle à nouveau l’assistance. Et à nouveau quelqu’un de particulièrement efficace. Sa mission : nous trouver un loueur et un taxi pour nous y emmener. Elle nous rappellera quand elle aura trouvé.

Au bout d’un quart d’heure pas de nouvelles. Normal on est perdu dans la campagne du Pas de Calais un dimanche. La civilisation se trouve à 100km. Mon téléphone sonne. C’est mission impossible. Driiiiing
(J’aime bien vous tenir en haleine)
Troisième personne du service assistance qui nous annonce que malheureusement elle n’a pas pu trouver de loueur. Elle propose de nous appeler un taxi pour nous ramener à Lille. Mais nous on veut aller à la plage !

Entre-temps une solution un peu folle à germer dans nos cerveaux. La voiture n°2 est arrivée à destination, les passagers sont descendus et la courageuse naine conductrice a fait demi tour pour venir nous chercher.

Nous sommes finalement arriver à Berck à 16h au lieu de 11h30 !
Mais ça ne nous a pas empêché d’être merveilleusement accueillis par une famille berckoise adorable. Et ensuite d’aller boire une bière en bord de mer.

Mes pieds ont foulés le sable à 19h. Il n’y avait plus une minute à perdre. On construit pas un mega barrage en cinq minutes. J’ai fini par trouver l’emplacement idéal. Les éléments étaient contre moi depuis le début. Mais après un travail laborieux, j’ai fini par l’emporter.

Pour savourer ma victoire et remplir les estomacs de tout le monde nous avons fait un petit crochet par la baraque à frites du bout de la plage.

Il est 21h30, le temps pour nous de penser au retour. Les trois nains qui étaient avec moi sont montés dans la voiture n° 2. Le Renault Espace s’est pour l’occasion transformé en fake Espace 7 places avec deux sièges imaginaires dans le coffre. Et pour ma part, je suis monté à bord de la voiture n°3.

Nous sommes arrivés à Lille à minuit passé.

Bilan de ce dimanche : une belle aventure, de la solidarité, des blagues, de l’iode, de la bière, de l’amitié, des frites….
Par contre si la mairie de Berck cherche où sont passés les 8 kilos de sable qu’ils leur manquent, ils sont pour partie dans mon bac de douche et pour le reste dans ma machine à laver.

On devrait jamais quitter Montauban, et sortir de la MEL conduit à de sacrées aventures…

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5 commentaires

Anonyme · juin 22, 2020 à 22:08

 »Sortir de la Mel conduit à de sacrées aventures » c’est bien pour ça qu’il faut le faire !
Pas un mot au sujet de la route en voiture orange ?

Cam · juin 23, 2020 à 10:27

Mica est ce que tu nous aimes ?
Ça s’est de l’amour !!

Respectueusement

Les nains

louez la liberté ! · juin 23, 2020 à 13:56

tu as des actions chez europcar ?

Georges · juin 25, 2020 à 08:58

Merci pour cette aventure trépidante ! J’ai vécu cette journée avec vous, à travers vos rires et vos larmes et ce magnifique happy end !

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