Quand ça veut pas

Nous sommes le samedi 18 septembre. Il est 6h45, je me réveille. Il fait encore nuit. Je voulais me reposer un peu, dormir plus mais c’est loupé. J’ai pas super bien dormi. Ça fait deux semaines que je suis crevé et là je voulais faire la grasse matinée. C’est un échec cuisant.

Je traîne au lit, j’ai la flemme de faire quelque chose de constructif. J’erre sur YouTube, vidéos de crashs d’avion, nouvelle rumeur sur Tesla, best-of de RuPaul Drag Race, Ian McKellen qui imite Maggie Smith. Je jette un coup d’œil à l’heure. Merde, il est déjà 9h45. Je sais pas comment m’habiller. Je suis pas motivé du tout. Au moment de partir, j’avise l’avis de passage laissé par mon facteur jeudi dans ma boîte aux lettres. Une rapide recherche m’apprend que le bureau de poste est censé être ouvert aujourd’hui. Je dis « censé » parce que les bureaux de poste coexistent dans des univers parallèles pas forcément synchronisés et il arrive fréquemment qu’on se retrouve devant une porte fermée avec un panneau invoquant toujours une bonne excuse.

Je me muni donc du reçu et quitte mon appartement. Je prends la direction de la nouvelle mairie, je vais passer au Carrefour qui est sur le chemin pour prendre deux, trois bricoles. Manque de bol deux jeunes femmes passent juste devant moi et se dirige vers le présentoir du pain. Naïvement je me dis qu’il n’y en a pas pour longtemps. Au bout de 45 secondes à poireauter derrière elles j’ai renoncé. Je vais chercher une bouteille de vin qui va sûrement m’aider à me détendre. Je vais prendre des gaufres aussi. Ah bah non y en a plus. Inspire pas le nez expire par la bouche. Oula j’aurais peut-être pas dû manger de camembert. Je finis par retourner au pain. Elles y sont encore. T’achètes du pain, pas une maison. Je passe en force et chope deux baguettes. Je vais faire la queue. Ça va y a juste un mec avec du PQ ça devrait le faire. Le caissier passe l’article mais au moment où le client récupère le paquet il s’aperçoit que le paquet est légèrement déchiré. Il demande alors à changer de paquet parce que « c’est pas normal. » Le mec est en train de nous fait un sketch pour un emballage qu’il va déchirer aussitôt arrivé chez lui. Levage d’yeux puissance 25. Je paye mes courses et confie au caissier sexy qu’il a bien du courage.

Une fois à l’extérieur, je prends la direction du bureau de poste. Au moment où je vais passer le pas de la porte. Une vieille sort et me lance « mon collègue va s’occuper de vous. » Elle sort une clope et l’allume. Hummm d’accord. Je rentre et je patiente devant le guichet. J’ai attendu trois minutes, soit la durée exacte pour imaginer 5 façons de détruire le bureau de poste. Je tends ma carte d’identité et mon avis de passage. Le mec jette un œil et m’annonce, droit dans ses baskets : « ah bah non on l’a pas encore reçu. ». – Donc cette lettre a mis deux jours pour traverser la France et je vais devoir attendre 9 jours pour la récupérer. Cette société ne cesse de me donner des envies de meurtres de masse.

Je sors de là excédé. Je chope mon iPhone et regarde les horaires de bus. Bon il passe dans 8 minutes et l’arrêt est à 200m. Je suis large. Ah bah non il passe. Oh putain de bordel de merde. C’est quoi cette journée de merde.