Nous sommes le dimanche 26 mars, il est 11h50. Je retourne chez moi le sac à dos rempli de courses. Ma montre vibre, je viens de recevoir un message. M. me propose d’aller déjeuner avec T. et le fruit de leur fusion. Et l’invitation n’est pas anodine. Ils veulent aller déjeuner dans un restaurant qui est un sujet de désaccord entre nos deux maisons.
L’établissement en question est situé au bout de l’avenue de Bretagne au niveau du numéro 4. Il y a encore quelques mois, c’était un bar minable accolé à un garage. Maintenant ce lieu se nomme « Roule ma poule ». C’est un vaste espace lumineux. La cuisine ouverte est placée au milieu de la salle. On est accueilli par des jeunes de toutes origines. La déco est soignée. Bref on est dans un lieu typiquement bobo, on adore.
Le credo du lieu : « Roule Ma Poule est né pour vous faire dépasser les frontières de la gastronomie, pour marquer vos papilles et vos esprits, pour vous surprendre au gré des saisons et vous faire vivre des expériences sensorielles uniques à foisons… Inspirés des recettes traditionnelles de nos grands-mères, Nos produits sont 100% français, 100% locaux. Poulets fermiers élevés en plein air, sans période d’engraissement, label rouge. Fruits et légumes de saisons. »
Quand t’as dit ça t’as rien dit mais bon. Comme c’est nouveau, dans mon quartier et que j’adore le poulet, j’ai voulu tester. Ça devait être à la sortie du premier confinement. Un soir, je passe et prends des filets de poulet panés frits. Un peu dans le style des tenders du colonel. 5 minutes plus tard je suis chez moi, prêt à me régaler. Premier soucis : les frites sont froides, petites et dures. C’est pas dramatique, c’est pas le produit phare. J’attaque le poulet. C’est pas beaucoup plus chaud. C’est sec comme un coup de trique. On peut parler d’expérience loupée.
Mais vous le savez je ne suis pas quelqu’un qui juge rapidement. Quelques temps plus tard, je décide, un soir de perdition, de retenter l’aventure. Pour être sûr de ne pas m’être fait un avis trop rapidement. Et puis je crois qu’on peut s’accorder sur le fait que je suis quelqu’un de très indulgent. Donc je rentre dans l’établissement et cette fois ci je commande un poulet entier rôti. On me fait l’article de la volaille. C’est un poulet fermier, bla bla bla. Je vois pas pourquoi ils se donnent tant de mal, je l’ai déjà acheté leur produit. J’suis pas là pour investir dans leur restaurant. En parlant de finances : pour faire l’acquisition de ce gallinacé cuit à la broche, il a tout de même fallu que je vide mes deux PEL et que j’hypothèque la maison de ma sœur. On me remet le précieux poulet.
Je rentre avec empressement chez moi pour commencer au plus vite la dégustation. Je déballe la bête. C’est pas super chaud, mais j’aime bien le poulet tiédasse. Je commence par attaquer un morceau de blanc (un morceau que je n’apprécie pas trop). Putain c’est sec! Comme dirait le roi du monde à l’envers : « c’est sec comme le vagin de Boutin ». Je ne veux pas rester sur un nouvel échec, je découpe une cuisse. Même constat. La volaille est trop cuite. C’est tout de même un comble pour un établissement qui se veut être le spécialiste du poulet, de pas savoir le cuire.
Et c’est donc dans ce restaurant que les bordelimois me proposent de les retrouver. Vous savez quoi ? J’ai dit oui! Moi je suis un fou, un cascadeur de la vie. Au mieux, c’est bon et c’est cool, au pire c’est encore une fois dégueulasse et je pourrais leur claquer dans la gueule. Et ça peut faire aussi une conclusion à un article sur ce week-end de folie.
Parce que comme ça l’air de rien, tout semble habituel pour vous. L’autre con va faire ses courses le dimanche. Il empêche les honnêtes ouvriers de profiter de leur repos dominical. Sauf qu’en plus de l’aventure organoleptique, c’est un véritable challenge physique que je vais devoir affronter. Je vous explique tout ça. Retour 22 heures plus tôt.
Je dois retrouver à 14h la pétillante A. pour finaliser les cadeaux pour l’anniversaire de Mandarine. J’arrive un peu en avance à Rihour. J’en profite donc pour aller jeter un coup d’œil dans une boutique, rue de la vieille comédie. J’ai pour projet de cuisiner un poulet au vin jaune pour mon anniversaire mais j’ai pas de cocotte pour le faire. Et là, miracle de la vie, il y a une montagne de cocottes Staub, de tailles et coloris variés. Je fais un pti tour, elles sont à -50%, une aubaine! Soudain mon regard se pose sur La cocotte. Une beauté ovale en fonte parée d’un habillage en émail bleu roi.
C’est un coup de cœur instantané. A. qui me rejoint est témoin de cet idylle naissant. Nous quittons la boutique, je suis aux anges. Mais maintenant nous devons nous rendre à Wazemmes en vélo et j’ai un précieux colis qui pèse pas moins de 7,1 kg. Mais il en faudrait plus pour arrêter A. Grâce à un brillant raisonnement (sûrement acquis lors de sa scolarité) elle parvient à rendre tout ça facilement transportable. Et c’est donc sans plus de soucis que nous arrivons à La Réserve, célèbre bar, théâtre de bien des aventures.
Nous attendons le reste de la compagnie en buvant un verre en terrasse. Pour ma part je me laisse tenter par un Irish coffee. A. opte pour une bière. Nous profitons du soleil. Environ une heure plus tard nous sommes rejoint par le couple de porteuses de chemise à carreaux, l’impératrice du monde à l’envers et la maman de Guy. Guy pour situer c’est ce qu’aurait pu être Naboo si il n’était pas un envoyé de Satan sur Terre. Nous décollons peu de temps après car nous avons réservé des places pour un stand-up. Mais pas n’importe quel spectacle d’humour. Non. Là on va voir A. monter sur les planches. Ça se passe dans un bar La Griffe, rue des postes.
Nous descendons dans la cave voutée du bar. La pièce est garnie de bancs étroits style Braderie. Les noms des personnes qui ont réservé sont inscrits sur des petits bouts de papier. Je parviens rapidement à trouver le banc qui nous est attribué. Les filles me rejoignent avec des bières. Nous nous installons tranquillement pendant que les autres spectateurs arrivent au fur et à mesure. Au bout de quelques minutes la salle est pleine et la présentatrice explique le déroulé. Elle y va de ses petites blagues, c’est pas forcément très réussi. Mais finalement le show commence et c’est A. qui ouvre le bal. Je ne vais rien vous spoiler ici parce qu’il faut aller la voir. C’est très bien. Peut-être trop, parce qu’en ça se termine, on en redemande. Viens ensuite le tour d’Alice. Euhhhh je suis pas réceptif. C’est long, très long. Heureusement on enchaine avec Rémy. Et là j’adore j’adhère. C’est loufoque, absurde. Et pour finir c’est le tour d’Adel. Ca aussi j’ai aimé. J’ai également beaucoup aimé son physique. J’avais envie de le remercier avec une petite pipe. Si on l’oublie l’accident d’Alice j’ai passé un super moment. Par contre je n’en peux plus je dois pisser.
Dès que c’est possible je me précipite au rez de chaussée, où sont situées les toilettes. Les toilettes et 6 personnes qui font la queue. Mais pourquoi! Je prends mon mal en patience. Les gens savent que du monde attend, ils vont faire vite. Erreur y a que moi qui me dis ça en fait. J’ai halluciné. c’est un peu comme quand on est pressé au supermarché on a pris un paquet de bretzels et une bière et on a opté pour la mauvaise caisse. Y a Marie-Dominique 76 ans qui met 8 siècles a rangé ses courses. Puis elle s’aperçoit que son portefeuille est au fond de son cabas. Finalement elle ne sort que sa carte de fidélité de ce même portefeuille, parce qu’en fait elle paye en chèque. Dans ces moments j’ai des envie de meurtre avec actes de barbarie.
Une fois ma vessie vidée, je ressors du bar. Je rejoins la brochette et nous prenons la direction de la maison de Mandarine qui habite non loin de porte de Douai. Une petite marche mais très agréable, surtout quand on est en bonne compagnie. Juste avant d’arriver nous faisons une courte halte pour se ravitailler en bière et apéro. Parce que ce soir la petite Mandarine fête ses 18 ans. Arrivé s chez elle et grace à ma carte senior j’ai le droit à une bonne place sur le canapé. Je commence donc la soirée dans les meilleures conditions. Au fil des heures, nous sommes rejoins par une partie des nains, et des ami(e)s de Mandarine. Et soudain mon regard se pose sur le petit Boubou. Pour ceux qui ne savent pas de qui je parle cf. à l’article Sacrée soirée, où il est mentionné pour la première fois. Lui et moi avons échangé quelques messages ces dernières semaines et j’ai hâte de lui parler face à face. je profite donc qu’il sorte pour fumer une clope, je me glisse moi aussi dehors. Manque de bol, il est en plein discussion avec Marcel, un hétéro lambda. Sauf que ça dure. Au final j’ai poireauté au moins une demie heure dans le froid avant de pouvoir lui adresser quelques mots. Malheureusement nous sommes interrompus, y a l’arrivée du gâteau. Levage d’yeux au ciel, sourire forcé.
Une fois les bougies soufflées et les cadeaux ouverts, les gens commencent à partir. La maitresse de Guy est particulièrement déchainée, comprenez bourrée. Elle parle fort, me touche et veut me faire danser. Hum hum, comptes dessus. Je tente de maintenir un contact avec le BG mais on s’entend à peine. La musique couvre notre conversation. Vers 2 heures du mat je me retrouve comme un con seul sur le canapé pendant que les quatre autres survivants dansent. Je me lève pour aller pisser. A mon retour je passe trop près de l’énergumène de Croix. Elle me prend les mains et m’oblige à danser. Tout ce que j’aime : danser et le respect du consentement. Après quelques minutes de ce ménage, elle me pousse contre le petit Boubou. Lui aussi commence à avoir un coup de le nez. Il entame une danse lascive qui n’est pas sans effet. Finalement il m’embrasse. J’avoue ne pas avoir trop réfléchi sur le coup. Et je lui rend son baiser.
Quelques minutes plus tard nous nous retrouvons sur le canapé. On flirte, pendant que Limpide entame un spectacle à base de chorégraphie compliquée (enfin croit elle). Ce moment passé posés dans le canapé est des plus agréable. Tellement que je ne vois pas le temps passer. Quand je regarde ma montre il est 5h30. Ah ouais quand même. Pas une once de fatigue à l’horizon. Mais les autres commencent à tomber de sommeil. Ils sont jeunes, il faut les comprendre. Je propose d’aller nous coucher et de ranger tout le bordel après quelques heures de sommeil. Je me vois déjà allongé aux côtés du BG, à le câliner. Mais il n’a pas le même projet. Lui veut rentrer chez lui. Et je ne fais pas partie de ce plan. N’ayant plus de raison de rester sur place, je décide moi aussi de rentrer chez moi. Il est désormais tellement tard (6h30) que le métro est déjà en service. Nous prenons donc tous les deux le chemin de Porte de Douai. Nous nous quittons à Porte des Postes.
Pendant le trajet entre Canteleu et mon domicile je réfléchis à cette soirée. Je suis un peu perdu et ne sais pas trop quoi en penser. Mais je décide pour une fois de ne pas trop gamberger. Si on résume de manière lapidaire : j’ai embrassé un BG. Et ça c’est cool. J’arrive chez moi à 7h. Le temps de nourrir Naboo, de prendre une douche, ma tête se pose sur mon oreiller vers 7h30. Pas mal pour un vieillard. Et la performance se poursuit car à 10h et des brouettes je me réveille. Ça tombe bien j’ai quelques courses à faire.
Et c’est donc à mon retour de ces mêmes emplettes que je me vois inviter par les nouveaux parents à les rejoindre pour déjeuner. Je rentre chez moi, range mes achats. Je bois un pti coup de flotte, histoire d’être dans des conditions optimales pour déguster un bon repas. Quinze minutes avant l’horaire prévu, je descends dans la rue. Merde il flotte. Je me couvre de ma capuche et rase les façades. Arrivé devant l’établissement, je m’aperçois que j’ai un peu d’avance. Je traverse la rue pour me réfugier sous le balcon de l’immeuble d’en face. C’est sous la pluie que le trio arrive. M. se glisse à l’intérieur et demande une table pour trois. Mais on nous répond qu’ils sont complet. Ils sont un peu dépités quand nous ressortons. Mais moi je suis ravi c’est ma meilleure expérience chez Roule ma poule.
7 commentaires
Guide Michelin · avril 13, 2023 à 17:22
Non mais, on est en 2023, faut toujours réserver les restaurants maintenant.
Michaël · avril 13, 2023 à 17:43
J’en ferai part à M.
Anonyme · avril 13, 2023 à 17:38
Entre flash-backs et flash-forward on a du mal à suivre !!
Mais bon l’essentiel est dans lactel t’as galoché un BG.
Michaël · avril 13, 2023 à 17:42
Faudrait pas que cela soit trop facile pour vous. Et puis je vous sais capable d’une telle prouesse.
Sista justice · avril 13, 2023 à 19:53
On fait des virements punitifs pour les sœurs dans les blogs ? Je sens que ça va faire jurisprudence
HAL · avril 14, 2023 à 10:49
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Michaël · avril 14, 2023 à 13:46
Je vais te débrancher tu feras moins le malin.