Semaine de folie – vendredi

Nous sommes le vendredi 21 juillet, il est 00h02. Je tente une approche. – On pourrait profiter du fait qu’il soit tôt pour rentrer et jouer aux échecs. Mais cette proposition ne séduit pas le petit Boubou. Il a repéré un groupe de queers, et veut rester un peu pour faire connaissance. Il propose aussi de prendre un dernier verre qui clairement est le verre de trop. Mais je suis faible. On va donc chercher une énième bière au comptoir. On ressort nos verres en main. Pour prendre l’air mais surtout pour papoter avec de parfait·e·s inconnu·e·s. Moi je ne suis pas à l’aise donc je le laisse faire la conversation. Notamment avec une personne qui s’avère être Enbystial, drag queer de son état, qui organise la semaine prochaine un évènement aux Sarrazins.

J’arrive à convaincre l’animal de rentrer, y a école demain et il est déjà 1h. On arrive chez lui, on se pose un peu dans la cour intérieure. Quand ma tête touche l’oreiller il doit être 1h30. Sauf que maintenant j’ai un mec en shorty à portée de caresses. Je tente de résisté. Mais lui comme moi nous savons que notre chasteté ne vas pas faire long feu. Finalement nous avons terminé cette fantastique partie d’échecs vers 3h du mat. Ça va tellement piquer quand le réveil va sonner…

C’est à 6h que son portable se manifeste. On se pose pour boire un café. Je pense que c’est le premier d’une longue série. Je n’ai plus 20 ans contrairement à lui (et encore il les a eu le mois dernier). Son portable sonne pour un deuxième réveil, il est organisé le petit. Et il a bon gout puisqu’il s’agit d’un morceau tiré de la BO de Jurassic park. Nous levons le camp et prenons la direction du métro. Nous prenons des métros différents donc nous nous séparons à ce moment. J’opte pour l’audace, je sors à Cormontaigne et rejoins mon bureau à pied. Histoire de perdre un max de temps, car les locaux ne sont accessibles qu’à partir de 7h10. L’avantage du vendredi c’est que nous ne sommes que trois à l’étage. La journée se passe doucement. J’enchaine les cafés et les pauses pour m’oxygéner. Je fais gaffe de pointer un peu plus tôt ma sortie, histoire de ne pas excéder les 11 heures autorisées.

Je rejoins les filles en Ecosse. Je dis les filles, parce que cette semaine le petit rebeu nous abandonne. Elles arrivent quelques minutes après que je me sois installé en terrasse. Une fois leur bière respective en main, elles me rejoignent. Commence la même mauvaise blague que toutes les semaines. Où on mange ce soir ? Avec pour une fois un indice. Il faut tenter un endroit où Y. ne veut pas aller. On cherche. Je finis par proposer les tontons. On avait tenté d’y aller cet hiver. On avait même réussi à obtenir une réservation. Mais une fois sur place, nous avions été mal accueilli, y avait une organisation de merde. Et donc on avait préféré se casser pour aller manger autre part. C’est le moment de retenter. On parvient à avoir une table pour 21h, parfait.

On arrive donc sur place quelques minutes avant l’heure prévue. On rentre. Le restaurant n’est qu’à moitié rempli. C’est donc beaucoup moins le Bronx. Par contre niveau accueil, c’est toujours pas la folie. C’est apparement compliqué de dire « bonsoir » et de sourire pendant 5 secondes. On nous installe à l’étage. Enfin on nous désigne d’un geste une table. On s’assoit et nous attendons les cartes. Mais Farrokh, (ouais il ressemble à Freddie Mercury) ne réapparait pas. Je repère des petites affiches posées sur notre table qui servent à payer l’addition. A tout hasard je tente de scanner, on accède peut être à la carte. Coup de bol c’est ça. Je fais rapidement mon choix, mais il faut que Mme Mim soit d’accord pour partager le plat avec moi. Je suis pas trop inquiet, on fait ça très souvent. C’est une camarade de sortie à toute épreuve. Et effectivement elle me demande si on ne partagerait pas un mix grilled.

Chantal vient prendre la commande. Déjà on commence par un apéritif puisqu’on ne l’a pas proposé. Des cocktails pour les gonzesses moi j’opte pour une liqueur de rhum infusée au piment. Manque de bol, y en a plus. Ça me gonfle mais je ferme ma gueule. On me propose le meilleur rhum de la maison. Je me laisse tenté. On prend trois tapas différents histoire de gouter à un maximum de plats. Des crevettes, un guacamole servi avec des bananes plantains, des brochettes de boeuf. On nous précise toute suite que les brochettes de boeuf sont longues à cuire. Ça nous va. On continue la commande : C. prend un poulet Yassa, et nous nous prenons un assortiment de viandes et poisson grillés. On nous propose en supplément des ribs. Vu tout ce qu’on a déjà commandé, nous déclinons.

Quelques minutes plus tard on nous apporte les apéritifs. Mon rhum pue la banane c’est une horreur. Et prouesse, on nous sert sans parler. On a l’impression qu’ils se font tous chier. J’ai jamais vu un service aussi nul. Nous attendons un peu et cette fois çi Farrokh revient avec les brochettes de boeuf et le guacamole. Elles devaient mettre du temps à cuire, elles sont déjà là. Pour le coup elles sont délicieuses. Le guacamole en revanche est dégueulasse. Déjà il était recouvert de dés de concombre. Qui fait ça ? Je leur réserve un wagon rien que pour eux. Et même débarrassé de cette hérésie, ça reste vraiment nul. Ça n’a pas de gout. De nombreuses minutes plus tard on nous dépose enfin les crevettes. C’est bon. Un peu relevé. Bon pour commencer c’est pas une superbe réussite. On nous débarrasse.

Farrokh apporte le plat de C. en premier. En fait non. Il apporte juste son plat. Nous on reste comme des cons sans plat. Chantal revient pour annoncer que ce n’est pas le bon plat qu’ils ont servi à la fille de Mme Mim « mais que c’est pas grave ». Là j’hallucine complètement, déjà c’est pas elle qui décide si c’est grave où non, ensuite un peu d’excuse ça aiderait à faire passer l’erreur. Elle se tourne vers nous et nous précise que notre plat n’est toujours pas prêt. Elle propose de nous apporter les ribs que nous avons refusé toute à l’heure. Nous ne sommes guère convaincus mais si ça nous permet de manger avec C.

Farrokh revient donc quelques minutes plus tard avec une assiette qu’il dépose entre nous deux. Toujours pas un mot. Les ribs se sont transformés en pilons de poulet. Les mêmes que nous sommes censés avoir dans notre assortiment. Ils sont plutôt bons. Finalement, alors que C. a quasiment terminé son assiette, notre plat arrive. C’est vraiment délicieux. Le canard est cuit rosé, le boeuf a du gout. Le poulet c’est effectivement le même qu’on a eu précédemment. Et la daurade est fabuleuse. Mme Mim cale rapidement. Elles sont reparties avec un doggy bag de 12kg. On a l’audace de nous proposer un dessert. Ils osent tout.

En conclusion, si vous devez manger quelque part, allez plutôt au Mc Do. Selon moi la pire insulte. Mais c’est justifié. On est super mal accueilli. Le service c’est de la merde. Les plats sont pour certains bons. Mais ça se la raconte. Au final pour manger africain, il vaut mieux aller au Berceau d’Afrique. Bien plus authentique et sans chichis. Je suis ultra déçu de cette expérience. Parce qu’en plus on a raqué. Mais on a pas trop le temps de s’apitoyer sur notre sort. Il est tard et faut qu’on chope un métro pour rentrer dans nos foyers. Ahhhh dormir j’ai hâte.