Nous sommes le 6 janvier, il est 5h58. Le premier qui dit bonne année il prend une claque de forain dans sa tronche.

Oui je suis de mauvaise humeur. Pourquoi ? C’est bien simple : mon chat de merde vient de me réveiller presque une heure avant mon réveil. Et comment a t-il accompli cet exploit ? En mangeant le câble de ma passerelle domotique qui a 4 jours. Si je trouve ce qu’il faut je pense que je vais l’empailler.

Contrairement à hier, je sors plus facilement de sous la couette. J’ai dû mettre un peu de chauffage hier soir. La température est douce dans le salon-chambre-salle à manger-bureau. Je vais me faire un petit expression pour me détendre.

J’allume la machine et pendant qu’elle chauffe, j’installe ma capsule. Ah merde le réceptacle de capsules usagées est plein. Je tire le tiroir, il se décroche un peu trop vite et se vide sur le plan de travail et le sol. La journée commence sur les chapeaux de roues.

Je nettoie tout pendant que mon expresso refroidit un peu. Je vais faire mes ablutions. Depuis hier je suis en formation sur le site de ma boîte. Obligation de porter un masque pendant les 7 heures + 2 heures de trajet. Bref ma barbe ressemble a rien.

Je bois mon café et en fait couler un autre. Je l’emporte dans le salon… (je vais pas vous la faire à chaque fois). Je me lance dans le choix de mes fringues. C’est l’autre inconvénient de ne pas être en télétravail, il faut que je m’habille un minimum. Une fois l’opération terminée je bois mon café et retourne en faire couler un. Le temps pour moi de préparer mon repas de ce midi.

Au menu : mélange de jeunes pousses, crevettes grises, pain de seigle et pomme. J’ai l’impression d’être un moine danois du 13eme siècle. J’empaquette le tout et bois mon café. Je vais être en forme toute la journée avec autant de caféine.

J’enfile mes chaussures, enfile mon manteau. Il est déjà l’heure de partir. Je sors de chez moi, ébloui par les nouvelles appliques à LED qui ont été installé dans les communs. Appliques à allumage par détection, mais visiblement trop sensibles car ils restent allumés tout le temps. Mais ne parlons pas de problèmes de liés à mon logement. Je sors de mon immeuble et plonge dans l’obscurité.

Il caille encore ce matin, ça motive pour rejoindre au plus vite le métro. Mais une fois arrivé dans la station je regrette d’y être descendu. Ça pue la clope. Mais une rame fait déjà son entrée. Je rentre au niveau de la dernière porte. Mais nouvelle déception : quelqu’un est assis à ma place. Un merdeux de 16 ans en costume. Il doit être à l’école hôtelière. Heureusement il descendra avec ses potes à porte des postes. Enfin si ils sont logiques…

Mais mon puissant intellect avait encore vu juste, ils ont quitté la rame et j’ai pu m’assoir. Mais une nouvelle fournée de gens les ont remplacés. En revanche une chose m’étonne. Je sais pas comment c’est possible, mais y a des personnes qui sentent la soupe à 7h du mat.

Quelques dizaines de stations plus tard, je quitte à mon tour la rame. Je remonte à la surface, le froid est saisissant. Mon visage se fige comme celui de Mélania. Je fais un détour par la boulangerie pour acheter un croissant aux rares collègues à qui j’ai envie de faire plaisir. Mais plus j’approche et plus je traine les pieds. Une semaine de formation, une semaine sur le site, une semaine loin de ma confortable routine, une semaine noyé au milieu du petit personnel qui ne sait pas s’exprimer correctement, une semaine saturé par le brouhaha des discussions dignes des anges de la télé-réalité 24.

Je finis par franchir le portail. Je pénètre dans le bâtiment. Je vais d’abord déposer mon repas au frigo, puis j’arrive sur le grand plateau qui sert de local notamment pour l’équipe que je rejoins. Je vais m’installer à côté d’un nain de l’université qui travaille déjà pour cette équipe depuis quelques semaines. Pour l’instant le calme règne. C’est un leurre. Dans quelques minutes la vague des débiles va tout submerger. Nous profitons de cette quiétude éphémère pour échanger un peu, manger un croissant et boire un café degeulasse.

Mais déjà les premiers opérateurs arrivent. C’est le début de la tempête. En quelques instants le QI moyen est divisé par deux. C’est la foire au n’importe quoi. Y en a qui arrivent sans masque, d’autres le portent sur le menton. Les rares qui le portent correctement le baisse pour parler. Et quel éventail de looks : y a de la fausse fourrure un peu partout, ça traîne des pieds dans des bottes molles de Pocahontas, y a assez de fond de teint pour maquiller tout le casting de RuPaul Drag Race pendant une saison.

Ce qui impressionne le plus c’est le bruit. Un tumulte incroyable. Adieu silence permettant une bonne concentration. Il est temps pour moi de quitter le plateau, car ma formation a lieu dans une salle de réunion située dans les étages. Quand je dis formation, c’est un bien grand mot. Rien n’est prêt pour transmettre convenablement les informations. Pas de support, un vidéo projecteur avec une résolution proche du Minitel…

Malheureusement ce calvaire va durer pendant 7 heures !

À 16h, c’est l’explosion. La meute est relâchée. Il faut que je précise qu’une bonne partie de mes « collègues » sont prêts au départ dès 15h45. C’est donc un troupeau qui se précipite vers la sortie. Il ne vaut mieux pas être en travers de leur chemin. Après que le plus gros des effectifs ait quitté le navire, il est temps pour moi de rejoindre le métro.

Et dire que ça va être comme ça deux jours complets…

Catégories : 3615mylife

2 commentaires

Kirikou · janvier 7, 2021 à 20:37

C’est le nord. Le matin on mange du maroilles avec un café ou un bon bol de soupe du champion !

Georges · janvier 8, 2021 à 10:57

Oh mon pauvre ami ! Que de souffrances !
Je dois confesser le trouble qui me traverse : je suis triste pour vous mais en même temps, je sais que comme tous les artistes, vous devez souffrir pour produire ces articles qui enchantent mon pâle quotidien.

Laisser un commentaire

Emplacement de l’avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *